Depuis le début de cette semaine, la crise alimentaire qui sévit dans la partie sud de la Grande Ile est au bout de toutes les lèvres. Pour cause, la famine ou le kere, comme nous avons l’habitude de le qualifier refait surface comme chaque année pour la simple raison que les dirigeants n’ont pas pris la peine de prévoir des solutions réellement durables. Toujours cette semaine, des nouveaux maires élus dans cette partie du pays ont indiqué dans les médias qu’à l’heure actuelle, le kere tue 2 à 10 individus par jour, et ces chiffres ne comptabilisent encore que les morts déclarés officiellement. Si la plupart des médias ont mis à mal les tenants actuels du pouvoir, quelqu’un s’est manifesté pour essayer de protéger ce régime Hvm/Rajaonarimampianina plus intéressé par ses intérêts particuliers que par les besoins primordiaux de la population. Ainsi, c’est le député Hvm du Tsihombe Masy Goulamaly qui a volé au secours du régime en insinuant que les maires qui se sont adressé aux médias ont tout simplement menti. Cette dernière a par ailleurs indiqué qu’aucune victime n’est à déplorer dans sa circonscription et que le régime travaillait dur pour venir en aide aux populations concernées. Aujourd’hui, il est pourtant difficile de croire et de faire confiance aux propos de cette parlementaire à la solde du Hvm compte tenu de la non-performance du régime actuel depuis plus d’une année et demie.

Beaucoup ne seront pas sauvés

Dans le rapport du conseil des ministres du 14 octobre dernier, le gouvernement à travers la Primature a communiqué que « tous les intervenants et parties prenantes sont donc conviés à voir de concert, dans le meilleur délai, le scénario le plus approprié pour conjuguer les efforts et trouver ensemble la bonne formule en vue du redressement d’une manière durable de la situation socioéconomique dans l’extrême sud. Il est à noter que selon certaines sources, dont celles de l’Office national de nutrition (Onn), la production de cette année risque de ne pouvoir assurer pleinement les périodes de soudure. L’urgence est d’avoir les données sur les stocks de denrées disponibles dans les différentes localités et d’agir en conséquence avant la saison des pluies et pendant que les routes et les pistes sont encore praticables ». Pourtant, force est de reconnaître que les dirigeants n’ont décidé d’agir qu’à la dernière minute alors qu’ils souhaitent éradiquer le kere. Les premières gouttes de pluie sont déjà tombées, occasionnant des ravages dans toute la Grande Ile et aujourd’hui, plusieurs routes commencent à être impraticables. Résultat : les aides alimentaires en guise de solution d’urgence auront beaucoup de mal à arriver à destination des populations en danger. De ce fait, il faut malheureusement reconnaître que beaucoup de personnes continueront à mourir à cause de la crise alimentaire actuelle.

Laza Marovola