Mise en place du Sénat – Le gouvernement se trompe de priorités
La mise en place à la vitesse de la lumière de la nouvelle commission électorale dans l’objectif de celle du Sénat et plus tard de la Haute Cour de Justice n’a cessé d’être critiquée par la majorité des médias. Pour cause, tous se demandent si cela est réellement important, compte-tenu de la réalité et des vrais besoins de la population. En effet, le Sénat ne sera pas la solution efficiente à la crise alimentaire dans le sud, à l’insécurité grandissante sur tout le territoire, à la pauvreté qui concerne 95% de la population, ou encore au délestage qui n’est pas prêt d’être résolu. Pourtant, le régime n’en a cure et ne se concentre que sur les prochaines sénatoriales pour éviter de tomber dans le cadre anticonstitutionnelle causée par l’absence des institutions prévues par la Constitution au plus tard deux ans après l’investiture du Président de la République. Pour justement défendre le régime, le ministre Olivier Mahafaly a indiqué que c’est à cause de l’opposition que le gouvernement ne parvient pas atteindre tous ces objectifs en matière de développement. Pour cause, cette opposition n’émet aucune critique constructive, ne respecte pas le jeu démocratique et ne peut pas patienter jusqu’au prochaines présidentielles de 2018. Quoi qu’il en soit, même si le ministre Olivier Mahafaly souligne que tout est priorité, force est de reconnaître que la mise en place du Sénat n’en est pas une pour la majorité de la population.
« La précipitation est justifiée »
Après l’investiture du nouveau président de la République, la mise en place des institutions prévues par la Constitution devait représenter une étape majeure de processus de sortie de crise et de retour à l’ordre constitutionnel. Pourtant, jusqu’à l’heure, toutes ces institutions ne sont pas présentes ou celles qui sont déjà là, sont bancales dans la mesure où leurs membres ne sont pas complets. Tout comme la Haute Cour de Justice, le Sénat n’est pas encore en place 21 mois après l’investiture du nouveau chef de l’Etat si cela aurait déjà dû être fait au plus tard un an après cette investiture. C’est seulement aujourd’hui que le régime s’empresse d’organiser les élections sénatoriales, après des élections communales très controversées et truffées d’irrégularités. C’est même la raison pour laquelle le régime est critiqué de toute part quant à sa précipitation, son empressement malgré le fait que la HCC ait soulevé un cas de force majeure. De son côté, le ministre de l’intérieur et de la décentralisation, Olivier Mahafaly s’étonne des critiques à l’encontre du processus pour la mise en place du Sénat. Pour lui, cet empressement est même justifié au pays du « moramora » à cause du retard du régime. Il a par ailleurs ajouté que cette manœuvre précipitée est non seulement une priorité et une preuve de respect, voire de redevabilité envers le peuple.
Laza Marovola