Retour en force des troubles !
Trois mois après les élections communales et municipales, le pays est loin d’avoir plongé dans un climat d’apaisement et encore moins dans une stabilité durable. En réalité, les ambiances dans les quelques 1 700 sur le régime, d’autres l’exploitent pour asseoir un peu plus la dictature bleue. Mais ce n’est pas encore suffisant pour les tenants actuels du pouvoir et c’est la raison pour laquelle ils s’empressent encore aujourd’hui à tenir les élections sénatoriales avant la fin de l’année sous des pluies battantes. En d’autres termes, les dirigeants du régime en place ne s’intéressent qu’à l’expansion de leur partie, au contrôle du pouvoir sans partage, bref, à leurs intérêts particuliers. Pendant ce temps, les besoins et les attentes de la population sont volontairement mis de côté. La preuve, la politique nationale pour l’emploi n’a été présentée que la semaine dernière, presque deux ans après l’accession de Hery Rajaonarimampianina au poste suprême. On ne sait même plus combien de personnes, notamment de jeunes sont aujourd’hui au chômage, ne trouvent pas d’emploi et on sait encore moins si cette politique de l’emploi portera réellement ses fruits et quand. A dire vrai, cette opération n’a été menée que pour faire joli mais des communes sont tendues et si certains nouveaux maires profitent même de leur position actuelle pour faire pression, surtout pour faire croire à la population que le gouvernement travaille parce qu’à l’heure actuelle, le régime est encore une nouvelle fois menacée. La semaine dernière, la Banque Africaine de Développement a également menacé le régime actuel si la bonne gouvernance n’était pas réellement effective dans les plus brefs délais. Dans le cas contraire, ce bailleur de fond ne versera plus aucun sous à Madagascar et cela se comprend dans la mesure où ses responsables ont déjà avoué leur mécontentement quant à l’incapacité de Madagascar à rembourser ses dettes en temps et en heures. Cette incapacité est pourtant normale quand les « caisses de l’Etat » fondent comme neige au soleil et pour on ne sait quoi, si ce n’est les multiples voyages du président de la République avec sa famille et ses plus fidèles toutous. En somme, c’est le résultat de deux ans de perte de temps, de mauvaise gouvernance, de corruption de haut vol, de fausse lutte contre les trafics illégaux et d’entêtement maintes fois critiqué. Le pays est au plus mal et si le président de la République se voit déjà régner jusqu’en 2023, la majorité de la population attend l’occasion pour le botter les fesses avec son équipe. Et cette occasion est peut être venue compte tenu de la mollesse et du mutisme du numéro un face aux propos provocatrices du nouveau ambassadeur de France à propos des Iles Eparses. L’affirmation de cette représentante officielle de l’Hexagone a servi de catalyseur à tous les fronts nationalistes et patriotiques du pays qui ont affiché leur ferme volonté pour récupérer les îles du canal de Mozambique. Depuis l’accession des membres de la nouvelle puissance au pouvoir, le pays n’a cessé de traverser des périodes de troubles en tout genre et ce sera encore le cas à partir d’aujourd’hui.
Pourquoi ? Parce que les manifestations pour la revendication des îles Eparses monteront crescendo chaque jour jusqu’à ce qu’à l’abdication de la France. En sachant cela, les forces de l’ordre seront donc automatiquement présentes sur ordre des dirigeants pour assurer la répression et l’arrestation des meneurs les plus dangereux. Mais il n’y a pas que les iles Eparses, parce que les décisions prises par l’Etat font aussi des mécontents ailleurs. C’est le cas des conducteurs de voitures à volant à droite qui risquent tout simplement la fourrière s’ils roulent encore. C’est le cas de ces familles dont un de leur membre fût passé sous les pneus des voitures d’Etat encore coupables de délit de fuite. C’est le cas des fonctionnaires et des travailleurs du ministère de l’aménagement du territoire qui ont été obligés d’observer une grande marche en faveur du régime pour défendre ses actions à l’abattoir d’Andohatapenaka. Mais ce sera également le cas de Monsieur Tout-le-Monde quand la vérité des prix sera appliquée, quand les prix à la pompe connaîtront une hausse conséquente et quand cela se répercutera sur le coût de la vie en général.
Laza Marovola