Le discours de victoire de Barack Obama
« Nous croyons en une Amérique généreuse, une Amérique compatissante, une Amérique tolérante »
Ce soir, plus de deux-cent ans après qu’une ancienne colonie ait gagné le droit de déterminer sa propre destinée, le renforcement de notre union progresse.
Il progresse grâce à vous. Il progresse parce que vous avez réaffirmé l’esprit qui a triomphé de la guerre et de la dépression, l’esprit qui a permis à ce pays de quitter les tréfonds du désespoir pour rejoindre les sommets de l’espérance, la croyance dans le fait que si chacun d’entre nous poursuit son propre rêve, nous sommes la famille américaine, nous triomphons ou nous chutons ensemble, comme une seule nation, comme un seul peuple. (…)
Je viens de m’entretenir avec le gouverneur Romney et je l’ai félicité, ainsi que Paul Ryan pour cette campagne très serrée. Nous nous sommes certes affrontés durement, mais c’est parce que nous aimons profondément ce pays et que nous nous soucions beaucoup de son avenir. De George à Lenore jusqu’à leur fils Mitt, la famille Romney a choisi de se dévouer à l’Amérique en s’engageant en politique et voilà un héritage que nous devons respecter et applaudir ce soir. Dans les semaines qui viennent, j’ai l’intention de m’entretenir à nouveau avec le gouverneur Romney pour évoquer, avec lui, la manière dont nous pourrions travailler tous les deux pour faire en sorte que ce pays aille de l’avant. (…)
Nous croyons en une Amérique généreuse, une Amérique compatissante, une Amérique tolérante, ouverte aux rêves d’une fille d’immigrants qui étudie dans nos écoles et prête serment sur notre drapeau. Ouverte aux rêves d’un jeune homme vivant dans le sud de Chicago et qui pense qu’il y a une vie au-delà du coin de la rue. A ceux de l’enfant d’un ouvrier du meuble de Caroline du Nord qui veut devenir médecin ou scientifique, ingénieur ou entrepreneur, diplomate ou même président – voilà le futur que nous voulons. Voilà la vision qui nous réunit. Voilà vers quoi nous devons tendre – vers l’avant. Voilà où nous devons aller.
Certes, nous aurons des désaccords, parfois violents, sur la manière d’y parvenir. Comme depuis plus de deux-cent ans, le progrès se fera par à-coups. Il n’emprunte pas toujours une route toute droite. Ce n’est pas toujours un long fleuve tranquille. Le fait de reconnaître que nous avons des espoirs et des rêves communs ne suffit pas à lui seul pour sortir des impasses ou résoudre tous nos problèmes, ni ne peut se substituer au minutieux travail d’élaboration de consensus et de difficiles compromis nécessaires pour faire avancer ce pays. Mais c’est à partir de ce lien commun que nous devons commencer. (…)
Mais cela ne signifie pas que vous n’ayez plus rien à faire. Le rôle de citoyen dans notre démocratie ne s’arrête pas à votre bulletin de vote. L’Amérique, cela n’a jamais été se demander ce qui peut être fait pour nous. C’est ce que nous pouvons faire, ensemble, à l’aide du travail frustrant, difficile mais nécessaire de l’autogouvernement. C’est notre principe fondateur. (…)
Amérique, je crois que nous pouvons construire sur les progrès que nous avons déjà réalisés et continuer à nous battre pour créer de nouveaux emplois et de nouvelles opportunités et une nouvelle sécurité pour la classe moyenne. Je crois que nous sommes capables de tenir la promesse de nos fondateurs, cette idée que si vous avez la volonté de travailler dur, peu importe qui vous êtes ou d’où vous venez ou votre apparence ou qui vous aimez. Peu importe que vous soyez noir ou blanc ou hispanique ou asiatique ou amérindien ou jeune ou vieux ou riche ou pauvre, en bonne santé, handicapé, gay ou hétérosexuel, vous pouvez réussir ici en Amérique si vous avez la volonté d’essayer. (…)
Et ensemble avec votre aide et la grâce de Dieu nous continuerons d’aller de l’avant et rappellerons au monde les raisons qui font que nous vivons dans la plus grande nation de la Terre.
Merci, Amérique. Dieu vous bénisse. Dieu bénisse ces Etats-Unis.