La réélection de Barak Obama taille un succès au Harrys’Bar, un établissement où il fait bon d’être vu pour une classe « chic » de la communauté américaine résidente ou de passage dans la capitale française. Pour la vingtième édition du vote-sondage devenu tradition au Harry’s Bar, le microcosme yankee fréquentant ce « bar » huppé a devancé avec justesse les résultats des élections présidentielles américaines, toutefois avec une petite réserve quant au taux écrasant accordé au candidat démocrate par rapport à la réalité. Il serait peut-être outrageant de chercher les raisons de ce décalage dans le fait que la clientèle du Harry’s en particulier et la communauté américaine en France de façon générale, appartiennent à une classe privilégiée de gens bien-pensants, justification qu’a donnée une jeune femme d’apparence BCBG sur les lieux cette nuit-là. A plus d’une précédente élection les USA ont élu un président républicain et à plus d’une fois les électeurs du Bar ont anticipé par leurs suffrages dans le même sens. Le manichéisme exprimée par cette jeune femme n’a pas lieu d’être, et voter en faveur du candidat républicain ne constitue pas l’apanage des seuls beaufs’. Encore que ! Lors de cette consultation populaire 2012 qui révèle selon les sondages, unanimes sur ce point, que la population des Etats-Unis est fractionnée en deux tendances de force égale, les études d’opinion isolent le vote du blanc moyennement instruit et montrent que cette couche sociale représente le meilleur vivier de suffrages en faveur de Mitt Romney. A l’opposé l’abstention des hispaniques constituait une menace pour Obama, abstention compensée par le vote des femmes et celui d’une nouvelle réserve de suffrages de jeunes.
Déjà les spécialistes tentent d’attribuer le succès de Barak Obama à la détermination des sympathisants par un militantisme à mener une campagne dynamique de porte-à-porte. Evidemment que de nombreux bénévoles fidèles à leur engagement ont entrepris une campagne de porte-à-porte proprement dite mais l’organisation de Barak Obama a aussi mobilisé toute une armada de militants pour exploiter à maxima les réseaux sociaux, c’est dire combien on accorde toujours une grande cote au « contact personnalisé », le porte-à-porte décliné sous toutes ses formes y comprises ses versions modernes.
La bataille a été rude, la campagne à certains moments à même emprunté des tons à l’insolence et à l’injure, mais à peine le verdict des urnes a mis fin au suspens qu’avant même que les résultats ne soient proclamés officiellement, le formalisme civique de bienséance fait surface en prévention de la démocratie : c’est celui qui a essuyé une défaite qui en quelque sorte rend publiquement compte des résultats en félicitant le vainqueur et en remerciant ses partisans. Mention spéciale à Monsieur Mitt Romney qui s’est élevé à une stature de grand homme d’Etat en lançant un appel fédérateur, déclarant qu’il n’est ni le temps ni le moment de vivre des clivages partisans.

Léon Razafitrimo