Le chantage des députés à l’encontre du gouvernement cette semaine a fait la une de plusieurs journaux de la place. L’enjeu tournait autour de l’examen pour adoption du projet de Loi de Finances Initiale 2016 qui ne se ferait pas sans l’introduction d’une ligne budgétaire réservée aux financements des districts. Cette demande a fait débat dans les hautes sphères et la décision est sortie hier. Selon le ministre des Finances Gervais Rakotoarimanana, le financement des districts a été introduit dans la LFI 2016 à hauteur de 200 millions d’ariary par an par district. Cette aide financière est très utile et on ne peut qu’être content pour les cent districts de Madagascar. Toutefois, il faut se demander si la réponse rapide du gouvernement n’est pas suspecte dans la mesure où il est obligé de mener une opération de charme auprès des députés pour assurer l’adoption primordiale de la LFI 2016. En agissant ainsi, les dirigeants veulent aujourd’hui faire preuve de souplesse et d’ouverture mais il se peut que les députés en profitent et ce, dans leurs propres intérêts. Si le gouvernement a donc décidé une fois de se plier aux demandes et sous la pression des députés, il pliera le genou encore et encore s’il faut strictement s’imposer au Palais de Tsimbazaza.

Le ministre surestime ses capacités

Aujourd’hui, il faut se rendre à l’évidence que depuis qu’il a été directement importé du Canada, Gervais Rakotoarimanana, actuel ministre des Finances et du budget a rarement brillé. Au contraire, depuis sa prise de fonction, il n’a cessé d’être critiqué, notamment depuis qu’il a souligné que les pays étrangers ne doivent pas s’immiscer dans les affaires intérieures du pays, concernant la réaction de François Goldblatt sur le limogeage de l’ancien directeur général du Trésor. Certains pensent même que l’actuel grand argentier est tout simplement*** voué à l’échec. Toutefois, il faut reconnaître que des efforts sont fournis mais sont parfois au-dessus des capacités. C’est ce que l’on peut comprendre dans le projet de renforcement de capacités en gestion des finances publiques qui débutera au début de l’année prochaine. Comment le ministre des Finances peut-il initier un tel projet compte tenu du fait qu’il n’a même pas eu les capacités nécessaires pour empêcher que les « caisses de l’Etat » soient aujourd’hui à sec. Par ailleurs, si ses capacités en gestion des finances publiques étaient irréprochables, il n’aurait pas permis qu’un montant de 200 000 dollars soit décaissé pour payer 8 pages de reportage à paraître dans le Der Spiegel. De ce fait, force est de reconnaître que Gervais Rakotoarimanana est mal placé pour mettre en place un renforcement de capacités en matière de gestion de finances publiques.

Laza Marovola