Chômage dans le Sud-ouest – Les secteurs agricole et touristique frappés de plein fouet
Antananarivo enregistre le taux de chômage le plus élevé depuis l’avènement de la crise en 2009 avec un taux de 54%. Pour l’ex-province de Toliara, le taux tourne autour de 5% et ce, aggravé par un taux de pauvreté galopant. C’est l’une des raisons qui ont poussé le Bureau international du Travail (BIT) à organiser dans la Région Sud-ouest le Salon régional de l’Emploi qui se déroulera les 6, 7 et 8 décembre prochains à Toliara. « Même si le secteur touristique commence à se redresser petit à petit, le nombre de personnes qui ont perdu leur emploi reste considérable », a indiqué hier le représentant de l’Organisation international du Travail (OIT) Christian Ntsay à Andraharo lors de la conférence de presse sur la tenue du Salon régional de l’Emploi. La crise a également a eu des répercussions directes sur le secteur de l’agriculture. Plusieurs projets d’investissement en matière agricole ont été mis en œuvre dans cette Région mais ont dû être suspendus, selon encore les informations. L’insécurité qui mine actuellement cette partie de l’Ile s’ajoute aux problèmes auxquels font face quotidiennement les jeunes et les femmes en quête d’emploi. Par ailleurs, la Région Sud-ouest figure parmi celles qui sont à la traîne en matière de développement. Selon les statistiques, en moyenne 80% de la population locale vit dans la pauvreté. « Si les précédentes éditions des salons organisés dans la capitale concernent l’intégration des chômeurs dans le monde du travail, actuellement cela n’est plus le cas. Nous avons ainsi décidé de promouvoir l’entreprenariat auprès des jeunes et des femmes », précise Christian Ntsay.
336 000 emplois perdus
« Les femmes et les jeunes des 9 Districts de la Région Sud-ouest seront orientés vers l’auto-emploi, les entreprises et les artisans montreront leurs savoir-faire. Des formations seront proposées gratuitement et nous espérons réunir tous les acteurs du travail dans la région à savoir les entreprises qui recrutent, les centres de formation, les associations et groupements professionnels de femmes, les jeunes et les agences internationales. Les projets d’innovation des jeunes seront écoutés par les organismes de financement qui viendront aider et présenter des offres adaptées durant le Salon », peut-on lire dans le communiqué de l’association « Ny Hoavintsika », promoteur de l’évènement. A noter que le secteur informel enregistre 1 200 000 emplois informels avant la crise mais depuis 2009, quelque 336 000 emplois ont été perdus. Dans ce sens, 91% des entreprises en sont lourdement affectées. La plupart des victimes sont des femmes et des jeunes.
Mirana Solofonanahary