Revendication des îles Eparses – L’Emmoreg, du côté des nationalistes
Malgré les explications de Hery Rajaonarimampianina sur la question des îles Juan de Nova, Bassas de India, Glorieuses et Europa se trouvant dans le canal de Mozambique n’ont pas calmé les ardeurs des nationalistes et des patriotes. Samedi dernier dans la matinée, une centaine de personnes s’étaient donné rendez-vous à la Commune Urbaine d’Antananarivo pour manifester leur volonté de récupérer les îles Eparses. Ce lieu n’a pas été choisi au hasard dans la mesure où c’est là même que l’actuelle ambassadrice de l’Hexagone avait déclaré que les îles Eparses appartiennent à la France. Armés de banderoles et du drapeau national, les manifestants s’étaient réunis à l’entrée principale du bâtiment pour faire savoir leur revendication.
A ce propos, le leader de cette manifestation a souligné que la déclaration de Véronique Vouland-Aneini est une insulte envers les ancêtres et le peuple malagasy tout entier. Les paris sur l’issue de ce mouvement de revendication seront ouverts et comme toujours, les éléments de l’Emmoreg avaient quadrillé les environs pour augmenter le suspens. Mais au final, aucune bombe lacrymogène ni coup de matraque électrique et encore moins d’arrestation controversée. Les éléments des forces de l’ordre ont juste encadré la manifestation et ont assuré la libre circulation des usagers de la route. C’est bien la première fois que l’Emmoreg reste sage lors d’une manifestation et on pourrait même se dire que la question sur les îles Eparses a réveillé leur fibre nationaliste. Après diverses interpellations, une partie des forces de l’ordre aurait donc décidé de revenir dans le camp de la population pour lutter à ses côtés. Autrement dit, il se peut que le régime vienne de perdre un allié de taille.
La Sadc, grande absente de l’histoire
C’est un balai connu de la majorité des Malagasy qui se tiennent informés de la situation dans le pays. A chaque fois qu’il y a un petit problème d’aspect politique, la Southern African Development Community Sadc ne s’est jamais privée d’envoyer une délégation dans nos murs pour essayer de trouver des solutions. Lors du processus de réconciliation nationale ou encore lors du retour en catimini de Marc Ravalomanana dans le pays, quelques membres de la Sadc ont toujours été présents. Force est donc de reconnaître que la Sadc « s’ingère » dans la gestion des affaires d’Etat. Même pour les questions économiques, la voix de la Sadc est importante pour la décision finale.
Aujourd’hui que nous avons un différend avec la France à propos des îles Eparses, la Sadc n’est pourtant pas là pour soutenir les revendications des fronts nationalistes mais surtout celle que le régime devrait entamer sans plus tarder. Si les communautés dans lesquelles le pays a été intégré décident de se lever pour que la France réintègre les îles Eparses à Madagascar, les revendications auront plus de poids et de valeurs.
Laza Marovola