A la recherche d’une réconciliation inexistante
Au-delà des discours, pire en dehors du mot « FIHAVANANA » y-a-t-il jamais eu de vrais signes d’entente à l’échelle du pays ? Même sans considérer les particularités régionales, qui plus souvent ont été utilisées pour diviser, qu’exploitées pour enrichir une communauté nationale, on peine à relever des manifestations qui expriment davantage une sympathie pour la réalité d’une appartenance commune et d’un avenir en partage, que des soucis partisans. Le fihavanana n’a que la plupart du temps servi d’alibi pour les coteries dominantes à tenter de rallier une majorité à un mouvement au service d’une personne.
La réconciliation dont on parle est introuvable, simplement parce que faute d’avoir connu un climat concilié, on court derrière une ombre, la réconciliation étant inexistante. Il faut vraisemblablement revenir à 50 ans en arrière. L’Indépendance est tombée sur la tête du peuple, ce ne pouvait être qu’une grâce, les circonstances ont dispensé d’avoir eu à verser plus de sang. Mais cette indépendance est arrivée plus brusque que l’on ne pouvait s’y attendre aussi le peuple et plus particulièrement la classe politique ne pouvaient que réagir en « parvenus ». Le bonheur de cette grâce on l’a cherché et on y persévère, plus dans les apparences et les apparats, dans le superficiel et par les artifices, qu’à en endosser les responsabilités. Certes dans tout système politique naturellement il se trouve d’un côté un pouvoir et de l’autre une opposition, à Madagascar on en a eu les apparences. Mais par-dessus cette opposition se trouve une idée en partage « agir en faveur du pays ». En accordant la présomption de posséder cet idéal à la classe politique, cette construction intellectuelle s’effondre quand on arrive au choc des moyens qui naturellement divisent en raison de la différence des idées sur lesquelles on construit et propose les moyens. C’est qu’ici la classe politique, composée encore en majorité de « parvenus de l’indépendance », s’attache dans des luttes irréductibles de personnes, plus qu’à murir la réflexion afin de pouvoir agir en « adultes matures imprégnés de la noblesse de l’action politique ». Les qualités pour mériter d’être aristo de la politique se résument pourtant à la seule sagesse d’accorder la priorité de la pensée et de l’action aux intérêts du pays et du peuple, la compétence n’arrive qu’en second lieu et n’a de valeur en l’absence de la condition de base.
L’actualité récente illustre le cercle vicieux dans lequel s’embourbe le pays. Ailleurs les informations rapportent des concurrences musclées entre démocrates et républicains, entre travaillistes et conservateurs, entre socialistes et libéraux UMP, entre communistes et révisionnistes…et les luttes de personnes s’arrête à la lutte interne pour la désignation de celle ou celui qui va le mieux conduire le combat dans l’arène politique nationale Ici pour résoudre une crise grave, on en appelle à des mouvances aux quatre noms d’acteurs. La conciliation des intérêts partisans de ces acteurs ne suffirait pas à initier un mouvement pour construire une Unité Nationale solide qui n’exclut aucune forme de l’Etat que celui-ci soit unitaire ou fédéraliste.
Léon Razafitrimo