Iles éparses – Aucune négociation n’est encore engagée !
A coup sûr, un consigne serait donné par le Quai d’Orsay à Vouland-Aneini, la nouvelle ambassadrice de la France à Madagascar, d’autant que la tension née de l’intervention de François Goldblatt sur l’affaire Orlando Robimanana est encore restée dans l’esprit des dirigeants malgaches. De ce fait, la représentante de la France aurait réfléchi à deux fois avant d’affirmer que les îles éparses n’appartiennent qu’à la France. Pour ces derniers, c’est clair et sans détour et il n’est pas du tout question de « co-gestion » et de partager quoi que ce soit, ni de négociation en cours, et surtout pas un retour vers l’an 1979 pour voir, comprendre et assimiler ce que les Nations-Unies en ont décidé réellement.
Dans ce cas, le reste n’est que baliverne et encore une fois, les tenants du pouvoir sont complices en essayant de noyer la vague de revendication légitime du peuple malgache. Jusqu’ici, personne n’a eu connaissance d’une quelconque démarche auprès des autorités françaises, ni au niveau de l’ambassade à Madagascar, ni au ministère français des affaires étrangères, et aussi à l’Elysée. Pour ce dernier cas, le compte-rendu, par le biais du communiqué de la présidence de Madagascar, n’en a fait aucune mention lors de la rencontre entre François Hollande et Hery Rajaonarimampianina en septembre 2014.
Souveraineté
D’un autre côté, personne ne souhaite aussi que tout se déroule dans les coulisses et en toute tranquillité, comme l’a évoqué Attalah Béatrice, pour la simple raison que le peuple en entier n’a confiance en ce régime. D’où la conclusion des observateurs de la vie politique à Madagascar. Pire, le président de la république de Madagascar évite soigneusement ce sujet dans les discours officiels, nationaux et internationaux, mais aussi lors de ses prestations médiatiques en terre étrangère. Evidemment, Hery Rajaonarimampianina a eu deux occasions bien nettes pour en parler puisque depuis son accession au pouvoir, il a assisté deux fois à l’Assemblée générale des Nations-Unies et par deux fois aussi, le président est monté à la tribune pour discourir de tout sauf des îles éparses.
Dans le pays, la pression devient de plus en plus forte puisque le mouvement prend de l’ampleur dans la Capitale où c’est toute la population qui adhère à cette revendication, même l’Emmoreg (voir notre parution d’hier). Et depuis la fin de la semaine dernière, des voix s’élèvent aussi en provinces et des associations se créent à Fianarantsoa et à Toamasina. Jusqu’ici, elles sont formées de simples citoyens épris de souveraineté et exigent à ce que les dirigeants actuels prennent leur responsabilité mais que tout se fasse en toute transparence.
J.L.R