C’est la saison qui veut ça
Cette fin d’année est plutôt garnie en opérations d’exportation en « prime time ». Toamasina, le grand port de la Grande île a vu le premier envoi d’une cargaison de nickel. Voilà donc Ambatovy opérationnel avec une ambition non feinte, selon son président Mark Plamondon, de mettre Madagascar sur orbite parmi les grandes nations productrices de nickel. Et pour cause, le nickel est le petit dernier qui est en passe de devenir le principal produit d’exportation de la Grande île. De quoi gonfler l’égo de pas mal de malagasy mais avec quoi à la clé en fait ? Ça risque encore de compter pour des peanuts pour un bon bout de temps. Pour le moment, la Grande île compte encore sur les aides extérieures pour avancer. D’ailleurs, le PNUD participe encore pour beaucoup dans la lutte contre la pauvreté en parallèle avec l’amélioration de la gouvernance et l’environnement. On a vu un atelier d’élaboration budgétaire pour le PNUD à Madagascar du côté de Mantasoa où l’on a pu savoir qu’une enveloppe de 12 millions de dollars sera octroyée pour l’année 2013 à venir. Des aides, encore des aides…Mais cette fin d’année se caractérise également par la saison des litchis, le grand port a donc lâché une première cargaison de litchis pour le marché européen. Un premier envoi de litchis primaires vient donc de quitter l’île, marquant l’ouverture de la saison des litchis.
Mais ces « premières » ont été occultées par le grand événement qui s’est déroulé aux Etats-Unis : l’élection présidentielle. La Chine non plus ne se gène pas pour occuper presque simultanément le devant de la scène avec son grand congrès du parti et le changement de …président ! En effet, le XVIIIe congrès du PC chinois s’est ouvert cette semaine, consacrant la passation de pouvoir entre Hu Jintao et Xi Jinping. Car la Chine a de particulier cette succession au pouvoir : les dirigeants chinois choisissent eux-mêmes leurs successeurs. En l’occurrence, le nouveau venu n’est autre que le fils d’un ancien compagnon de route de Mao, qui fait partie de ce qu’on appelle le «clan des princes» qui réunit les enfants des familles révolutionnaires.
Voilà donc deux modes de succession diamétralement opposés que l’on retrouve dans les deux principales grandes puissances du globe. Cette fin d’année a vu ces changements presque en simultanés, du moins à quelques jours près. Assurément, il n’y a aucune leçon à tirer de ces deux grands événements mondiaux, pas pour les Malagasy en tout cas, trop embourbé dans leur propre égo, nombrilistes jusqu’au fin fond des tripes comme à l’habitude…Mais que voulez-vous, c’est la saison qui veut ça…