La loi du plus fort
Le pouvoir change un homme et il faut commencer à se rendre compte que ce changement est très négatif et néfaste pour le reste de la population. Au cours de l’Histoire, les personnes arrivées au pouvoir par le moyen d’un putsch, d’un coup d’Etat ou d’un suffrage universel ont agi différemment quelques temps après leur prise de fonction. Inutile de mentionner des noms, il suffit de faire quelques recherches sur internet pour aboutir à la conclusion que certains hommes au pouvoir sont devenus de simples pantins des dirigeants étrangers ou de véritables despotes. Quand on a le pouvoir entre les mains, on se croit invincible et c’est une erreur qui peut dans certains cas mener à la perte des dirigeants. C’est le cas de la Grande île mais étant un cas spécial, le changement apporté par l’obtention du pouvoir se retrouve à différentes échelles de l’architecture étatique. Cela s’observe notamment chez les forces de l’ordre qui font continuellement l’objet de plusieurs critiques de la part de simples citoyens et des sociétés civiles. Pour démontrer que ces hommes de l’ordre sont totalement corrompus jusqu’à la moelle, il est primordial de mettre en évidence des exemples concrets. Mais avant d’en arriver, il faut souligner dès le départ que les éléments possédant une arme sont ceux qui peuvent changer le plus. Avec un pistolet automatique ou une kalachnikov, un gilet par balles et un insigne, on peut facilement se prendre pour le plus fort, comme le véhicule bien souvent les émissions télévisées. Certes, les forces de l’ordre doivent être armées mais cela ne doit pas leur permettre de faire ce qu’elles veulent. Dans le sud, les forces de l’ordre se servent de leurs armes pour semer la terreur, pour dévaliser la population, et tuer quelques personnes montrées du doigt. Pourtant, il faut savoir qu’avant d’être des sanguinaires, les éléments en treillis ont tous été des jeunes qui voulaient juste s’en sortir dans la vie mais n’ont plus eu le choix que de s’engager dans un corps judiciaire. Maintenant, ces jeunes se croient immortels armés d’un fusil de guerre et sont prêts à faire face à d’autres personnes armées. Lors des accrochages, seuls les plus forts resteront en vie. C’est exactement ce qui s’est passé la semaine dernière dans un quartier de la Capitale, réputée pour être calme, dangereusement calme. Cinq personnes armées d’un pistolet automatique et d’une kalachnikov ont attaqué un point de vente de crédit téléphonique en plein début d’après-midi. Ils avaient mal choisi leur jour parce que toute une ribambelle de forces de l’ordre s’était mise à leur trousse. Des éléments du service anti gang, de l’Emmoreg, de l’unité spécialisée en intervention, du groupe d’intervention rapide et de la police d’arrondissement s’étaient unis pour rétablir la sécurité. Après 3 heures de course-poursuite et d’échange de tirs, 3 bandits ont été abattus, un autre a été capturé vivant et un autre a réussi à prendre la fuite. Mais le temps de tourner les yeux, un son retenti et il y a maintenant 4 bandits abattus. Un malheureux a été abattu à bout pourtant et cet épisode crée la polémique et les débats sur les réseaux sociaux. Ce n’est pas la première fois que les forces de l’ordre mettent fin à la vie d’un individu appréhendé et ce n’est sans doute pas la dernière fois. On se rappellera encore comment des éléments de l’Emmoreg ont sauvagement tabassé un simple étudiant de première année avant de s’asseoir sur lui lors du transfert vers la caserne. Les forces de l’ordre peuvent pourtant croire ce qu’ils veulent, quand ils s’en prennent aux plus faibles, leur soi-disant force ou pouvoir ne signifie rien du tout. Ces personnes doivent être sévèrement punis ou bannis et certains gradés ont même déjà annoncé des enquêtes et des sanctions. Toutefois, jusqu’à l’heure, aucun élément des forces de l’ordre n’a été sérieusement corrigé et cela s’explique encore par le fait qu’on se croit le plus fort parce qu’on possède des galons et que la solidarité est de mise entre forces de l’ordre. On ne dit rien et on laisse la population se fatiguer de revendiquer.
Laza Marovola