Revendication des îles Eparses – Le ministre de la Défense nationale abandonne
Le remue-ménage sur les îles Glorieuses, Juan de Nova, Europa et Bassas de India n’est pas encore prêt de prendre fin. Chaque jour, le débat est alimenté par les propos des responsables gouvernementaux qui n’ont pas tendance à apaiser les revendications, boosté par les propos de la nouvelle ambassadrice de la France. Hier, c’est le général Dominique Rakotozafy qui a apporté plus d’explication pour la seconde fois. En marge de la commémoration de l’armistice du 11 novembre 1918, le ministre de la Défense nationale s’est même joué des nationalistes et des journalistes en citant la résolution 34/91 du 12 décembre 1979 des Nations Unies. Le ministre a été clair en soulignant que la question des îles Eparses est devenue un simple litige foncier, « les propriétaires ne sont pas forcément ceux qui réclament le terrain haut et fort et engagent des actions ». Pour continuer dans cette pensée totalement erronée, le général Dominique Rakotozafy a précisé que seul le tribunal habilité en la matière est maintenant apte à sortir une décision officielle dictée par la loi. Au passage, il a appelé à un cessez-le-feu avant d’affirmer clairement qu’il ne faut pas perdre du temps sur la question des îles Eparses en organisant des manifestations et des mouvements nationalistes. Il est donc clair aujourd’hui que le général Dominique Rakotozafy, ministre de la Défense nationale, est le premier à signifier son abandon de la bataille concernant les îles Eparses. Mais comme les dirigeants n’ont jamais l’habitude d’assumer leurs actes et décisions jusqu’au bout, le ministre a fait allusion au temps moderne et au choix du règlement pacifique des différends.
Véronique Vouland-Aneini n’a pas à s’expliquer
« Les îles Eparses appartiennent à la France ». C’est la déclaration claire et nette de la nouvelle ambassadrice de la France qui a mis le feu aux poudres il y a de cela presque un mois. Véronique Vouland-Aneini n’a pas choisi ni mâché ses mots mais la réponse des dirigeants malgaches s’est encore fait longtemps attendre. Le président de la République a souligné que des négociations ont été menées depuis 2014 et c’est l’occasion de le faire ravaler ses paroles empoisonnées. D’un côté, si des négociations ont réellement eu lieu, l’ambassadrice de l’Hexagone n’aurait pas dit ce qu’elle a dit ou aurait du moins eu un peu de tact. De l’autre, si des négociations ont réellement eu lieu et que l’ambassadrice se permette d’affirmer publiquement que les îles Eparses reviennent à la France, cela voudrait tout simplement signifier que Hery Rajaonarimampianina a déjà conclu un deal avec le gouvernement français. Depuis sa déclaration, Véronique Vouland-Aneini ne s’est justifiée ni expliquée, ce qui nous amène à pencher en faveur du deal entre Madagascar et la France, alors signé en 2014. Par ailleurs, les propos du général Dominique Rakotozafy vont également dans ce sens dans la mesure où celui-ci a comparé la revendication des îles Eparses à un « simple » problème foncier mettant en cause un ou des vendeurs, un ou des acheteurs et des descendants ne voulant même pas vendre. La citation de ce problème foncier sous-entend même qu’une vente a donc déjà été réalisée. Hier, Véronique Vouland-Aneini, source du remue-ménage, n’a même pas encore daigné s’expliquer devant les journalistes en marge de la cérémonie précitée. D’une manière plus diplomatique que la dernière fois, l’ambassadrice de la France a tout simplement affirmé que ce n’était pas le moment. De toute façon, elle n’a pas à s’expliquer devant un Hery Rajaonarimampianina mou et faible qui n’a même pas osé la remettre à sa place.
Laza Marovola