Dialogue politique et 11è FED – L’Union européenne pas encore satisfaite
Par le biais du 11è FED (Fonds européen de développement), Madagascar devrait bénéficier d’une enveloppe de 518 millions d’euros qui seront utilisés dans les secteurs de l’économie, de la santé, du social, du tourisme, de l’agriculture et bien d’autres. Hier, les dirigeants malgaches et les représentants de l’Union européenne se sont retrouvés autour d’une table au titre du deuxième dialogue politique relatif à la signature d’un accord et le déblocage de fonds. Le Premier ministre a signifié que cette étape était nécessaire pour discuter notamment de l’utilisation de cette aide européenne.
En clair, les responsables étatiques malgaches ont juste essayé de convaincre les représentants de l’UE de débloquer les 518 millions d’euros. Toutefois, il faut préciser que la signature prochaine de cet accord à Bruxelles ne garantira pas encore le déblocage des fonds. Pour cause, Madagascar a encore beaucoup à faire pour convaincre ses partenaires. Avant ce second dialogue politique, le régime devait se pencher sur la mise en œuvre du PND, la création des conditions pour la croissance économique, le développement durable inclusif, la sécurité juridique, la sécurité des investissements, le renforcement de la bonne gouvernance publique, les droits de l’homme et l’Etat de droit.
Jusqu’à ce jour pourtant, le régime Rajaonarimampianina continue à être critiqué sur tous ces points. Antonio Sanchez-Benedito a même souligné hier que la bonne gouvernance reste un secteur principal de concentration des priorités. Pour voir la couleur des billets du 11è FED, les tenants actuels du pouvoir doivent donc tout simplement perdre leurs mauvaises habitudes.
La mauvaise gouvernance, pointée du doigt
Si des décisions sont prises par un groupe fermé, sans consultation ou collaboration ; puis imposées à la communauté visée, on jugera qu’une gouvernance est défaillante ou mauvaise. Aujourd’hui, si le représentant de l’Union européenne demande encore des efforts sur le plan de la bonne gouvernance, cela veut dire ce que cela veut dire. A Madagascar, les décisions sont prises par le HVM, des contrats très importants sont signés en cachette par le chef de l’Etat, et c’est la population et même les générations futures qui endureront et endosseront les conséquences néfastes. La mauvaise gouvernance est une entrave au développement d’un pays, donc tout comme les mauvais gouvernants. Il faut mettre en évidence le fait que la mauvaise gouvernance écarte d’office le principe de redevabilité, n’offre aucune amélioration dans le quotidien de la population, et continue donc d’appauvrir le pays.
Pourquoi ? La corruption, l’appât du gain et de l’argent facile, les intérêts particuliers et la peur de la transparence priment sur l’intérêt général de la population. Hier, le représentant de l’UE a signifié que l’application de la bonne gouvernance était le seul remède pour Madagascar dans la mesure où plus rien ne peut être fait pour le respect des droits de l’homme et la mise en place d’un Etat de droit. Reste à voir si les dirigeants en prendront conscience.
Laza Marovola