Pénétration forcée
La question des Iles Eparses suscite aujourd’hui une attention toute particulière à cause, ou grâce (c’est selon) à la déclaration de la nouvelle ambassadrice de la France à Madagascar. « Les îles Eparses appartiennent à la France. » C’est la phrase qui a mis le feu aux poudres et mis à nu la position de tous les Malagasy, qu’ils soient simple citoyens résidents, nationalistes confirmés, députés de Madagascar, dirigeants de ce régime Rajanaonarimampianina, et citoyens malagasy résidents à l’étranger. La précision est nécessaire dans la mesure où certains Malagasy se croient tout simplement être des Français et sont donc du côté de la France. Dans le jargon populaire, on appelle ce genre de personne un café au lait qui ne sait pas où se situer. Ils ne se considèrent plus comme des Malagasy en dépit du fait qu’ils ne seront jamais traités comme de vrais français. La question des îles Eparses divisent et rassemblent, raison pour laquelle il y a lieu une fois encore de mettre les points sur les i : les îles Juan de Nova, Glorieuses, Europa et Bassas de India sont malgaches et appartiennent aux Malagasy et leurs descendants. Soyons clair, l’Organisation des Nations Unies a déjà invité la France à organiser dans les plus brefs délais les négociations en vue de la réintégration de ces îles dans le territoire malgache. C’était en 1979, cette résolution avait été prise parce que le décret français du 1er avril 1960 a été jugé comme étant une décision de séparation arbitraire. Jusqu’à aujourd’hui, il ne s’est concrètement rien passé.
Pourquoi ? La France se croit tout permis et avoir tous les droits sur Madagascar et les 23 millions de Malagasy pour la simple raison que ses dirigeants n’ont jamais cessé de nous considérer comme un peuple colonisé. C’est la loi du plus fort et ils en profitent même quand leurs interlocuteurs sont des individus faibles sans conviction ni force d’autorité. La France fait aujourd’hui main basse sur les ressources naturelles des îles malgaches et c’est tout simplement inacceptable. En personnifiant les îles de l’Océan Indien, Madagascar serait alors une mère pour les îles Eparses ses filles. Maintenant, considérant que la France s’empare de force de ces filles et que ses dirigeants fassent ce que bon leur semble sur ces dernières promises à un avenir merveilleux. Tout le monde peut croire ce qu’il veut, mais dans la mesure où la France a séquestré ces filles pendant 55 longues années et qu’elle n’en a pas encore fini, on peut imaginer le pire.
En restant dans cette comparaison, il suffirait de lire la une des journaux de la place pour savoir exactement ce que la France a fait de ces îles malgaches. N’oubliez pas, les îles Eparses sont ici considérées comme des petites filles et la France, comme un ravisseur d’enfants voulant assouvir ses désirs. On est certainement plus donc loin d’imaginer un viol des territoires malgaches par la France. Le viol est l’acte par lequel une personne est contrainte à un acte sexuel par la force, surprise, menace, ruse ou plus largement sans son consentement, le viol est un crime. Comme dans tout viol, il y a eu pénétration forcée et en tenant compte de la présence des compagnies pétrolières dans ces îles, on peut juste imaginer qu’elles ont dû souffrir en silence. Les agissements et la pénétration forcée de la France sans consentement des Malagasy font très mal jusqu’à aujourd’hui à un tel point que c’est la fierté nationale qui est atteinte. Mais la France est excitée par les provocations, ce qui nous amène à revenir à la déclaration de Véronique Vouland-Aneini. Personne, mais vraiment personne ne s’attendait pas à ce qu’elle affirme clairement que les îles Eparses appartiennent à la France. Notre président de la République en est resté muet comme une carpe pendant un long moment et on peut maintenant le comprendre. Ce n’était clairement pas à cause d’un poignard français dans le dos sinon il ne serait plus là. Dans ce cas, on ne peut que penser que l’ambassadrice française l’a pris de court et que le chef de l’Etat a dû reprendre ses esprits pendant quelques jours avant de trouver les mots.
Laza Marovola