Revendication des îles Eparses – Les nationalistes à Tsimbazaza
Depuis maintenant trois semaines, il ne se passe plus un jour sans qu’on entende parler des îles Eparses. Les nationalistes sont aux taquets et ont même déjà promis de ne reculer devant rien et de n’arrêter que lorsque les îles Glorieuses, Europa, Basses de India et Juan de Nova redeviendront propriétés malgaches. De leur côté, les responsables étatiques nourrissent la population de discours vagues sans prise de positions claires, traitent les autres de pseudo nationalistes et considèrent la question comme un simple problème ou litige foncier. Pendant ce temps, l’ambassadrice de la France n’est pas pressée de s’expliquer ou d’apporter plus de précisions à sa déclaration tonitruante. Hier, une association de citoyens menée par Joseph Yoland a frappé aux portes de l’Assemblée Nationale pour inviter les députés de Madagascar à prendre leur responsabilité par rapport aux îles Eparses. Il s’agira d’édifier une proposition de loi concernant la législation de ces îles. Les actions de revendication sont certes pas encore très importantes mais ne cessent pourtant de se multiplier. Même si beaucoup ne se sentent pas réellement concerner, la question des îles Eparses est en train d’unir doucement la majorité de la population. On ne veut pas imaginer le pire mais le fait est que les dirigeants doivent agir au plus vite s’ils veulent éviter le pire. Et certaines personnes bien placées parient même déjà que Hery Rajaonarimampianina ne fera plus long feu à la tête de l’Etat.
Enjeux de taille
Les ressources pétrolières au large des îles Eparses est aujourd’hui comparée à celles de la Mer du Nord, des milliards de litre de pétrole que la France a décidé de faire sienne et de partager à qui veut bien payer le prix. On n’évoque encore que le pétrole mais personne ne sait ce qui se cache encore là-bas. C’est la raison pour laquelle les dirigeants Français ne veulent pas restituer ces îles aux Malagasy dans la mesure où elles représentent son avenir et son développement économique. Mais c’est la également la raison pour laquelle les Malagasy devraient récupérer ces îles pour espérer sortir de la pauvreté. Les enjeux sont de taille mais force est de reconnaître que les priorités ne sont pas les mêmes. Aujourd’hui, le président de la République Hery Rajaonarimampianina a prouvé qu’il ne se battrait pas pour les îles Eparses. Au contraire, il est complètement silencieux devant la France et ne veut pas créer des conflits à un an du Sommet de la Francophonie et à quelques temps d’un possible déblocage de financements de la part du Fmi et de l’Union Européenne. Le locataire d’Iavoloha ne voit pas la réalité en face et court après quelques millions d’euros qui sont pourtant loin de ce qu’il peut tirer des profondeurs des îles Eparses, que ce soit pour la population ou ses propres poches.
Laza Marovola