Enseignants Fram Sempama – Grève générale à partir de ce lundi !
Ils seront 13 000 enseignants à débrayer à partir de la semaine prochaine, plus précisément, à venir en classe mais ne donneront aucun cours. Ils sont en attente du paiement de 6 mois de « subvention » de la part de l’Etat, mais pour les instits et profs, c’est leur « salaire ». Et de misère de surcroit parce qu’il ne vaut qu’un peu plus de 30 euros par mois ! Le ministère de tutelle qui réclame un enseignement de qualité, se défile et jette la balle du côté du Trésor public. En tout cas, l’histoire est réellement un eternel recommencement.
Non seulement pour les enseignants Fram mais aussi pour le ministère de l’Education nationale (Men) et pour le Trésor public.
Et c’est bien le cas de le dire pour cette dernière institution puisqu’à peine, elle est sortie – enfin pas vraiment – du piège, qu’elle a créé elle-même d’ailleurs, avec cette histoire de 20 milliards d’impayés pour les chèques-carburant ainsi que d’autres dus à plus de 200 sociétés ayant réalisé des travaux pour l’Etat, voilà que se pointe d’autres arriérés s’élevant aussi à plusieurs milliards d’ariary. Pour ce dernier problème, la situation est plus qu’embarrassante puisqu’elle touche un secteur d’une importance capitale, à savoir l’enseignement, et que cela se répète un peu trop souvent. Effectivement, les enseignants Fram ne sont pas à leur première grève générale depuis l’avènement de ce régime et des négociations ont été menées pour aboutir à de compromis dont leur retour au … tableau. Pour cette fois-ci, ils réclament le paiement de 6 mois de subvention, selon le terme utilisé par l’administration publique, si pour eux, cela représente le salaire, c’est-à-dire, c’est avec quoi ils nourrissent leur famille et paient la scolarité de leurs progénitures. Cette somme est pourtant très minime et avoisine le salaire minimum d’embauche à Madagascar : un peu plus de 30 euros. Beaucoup sont ainsi ahuris de connaître ce traitement fait à l’endroit de cette catégorie de personnes censées transmettre les savoir et connaissances aux enfants et jeunes qui sont l’avenir de notre Nation. Certes, nous sommes un pays en … développement, autrement dit pays pauvre – et c’est encore plus vrai avec le classement mondial de cette année – mais d’autres corps, qui pourtant n’est de grande utilité publique – ne subissent pas cette humiliation.
Depuis ces deux dernières semaines, ces enseignants sont montés au créneau pour réclamer cette salaire de misère et ont lancé l’ultimatum de se mettre en grève si à la fin de cette semaine, c’est-à-dire aujourd’hui, leur revendication ne sera pas satisfaite. Questionné sur le sujet, le ministère de l’Education nationale s’est défilé en arguant que les dossiers y afférents sont déjà envoyés au Trésor public. En voulant se dédouaner et montrer un peu de compassion envers ces instituteurs et profs Fram, les responsables de ce ministère ont enfoncé en même temps l’autre institution : « Nous ne comprenons pas ce retard », ont-ils annoncé. Pour beaucoup, il s’agit plutôt d’un jeu de ping-pong puisque personne ne veut endosser les conséquences, et surtout pas devant le Président de la République qui a droit sur le maintien à leur poste ou non d’un ministre, d’un directeur général, et d’un simple directeur. D’autant que la rumeur parle d’un remaniement gouvernemental dans les meilleurs délais et que la porte de la case … « sénat » reste encore grande ouverte. Dans ce cas, mieux vaut ne pas se trouver en première ligne et on sait qu’après le passage d’un « tsunami », on a toujours du mal à se relever.
En tout cas, cette grève n’arrangera en rien l’image déjà fortement détériorée du régime de Hery Rajaonarimampianina et son impact est incalculable.
J.L.R