Insécurité générale – Les tueries ne résolvent rien
Les attaques à main armée sont devenues aujourd’hui des évènements tellement fréquents qu’il ne faut même plus s’en étonner. Chaque soir mais aussi en plein jour, les bandits ne se font plus prier pour braquer le commerçant du coin de la rue ou un simple civil sorti de la banque avec une sacoche. Le banditisme est devenu un acte quelconque et il faut se rendre à l’évidence que tant que le pays continue de sombrer dans la pauvreté, le taux de l’insécurité ne fera que grimper au plafond. C’est systématique dans la mesure où les pauvres sont capables de tout lorsqu’il s’agit de nourrir la famille. La pauvreté a un rôle majeur dans la montée de l’insécurité mais il faut également souligner l’existence de personnes, se croyant intouchables, vivant du trafic d’armes. En effet, tous les bandits possèdent aujourd’hui un fusil de chasse, une kalachnikov, une automatique ou un pistolet « vita gasy » et n’ont pas peur de faire face aux forces de l’ordre. En résultent plusieurs dizaines d’échanges de tirs durant lesquels plusieurs personnes y laissent leur vie. C’est ce qu’on a constaté dans l’opération Fahalemana ou les précédentes mais force est de reconnaître que cela n’a concrètement rien apporté en matière de lutte contre l’insécurité. Quand des éléments des forces de l’ordre abattent un bandit ou des dahalo, et vice versa, cela ne fait qu’attiser le désir de vengeance, moteur essentiel de l’insécurité en plus de l’injustice.
Les forces de l’ordre dépassées
Pendant une demi-journée, les éléments de l’Emmoreg, du Service anti gang, de l’Unité spéciale d’intervention et du deuxième arrondissement se sont entraidés pour essayer d’interpeller 5 individus et un enfant qui venaient de braquer un Telma Shop. Pendant 3 heures, une trentaine de gars armés et enragés ont pris en chasse ces bandits jusqu’à les coincer. Trois personnes ont été abattues pendant les échanges de tirs, un autre a été attrapé vivant mais abattu à bout portant, un autre a pu s’échapper et plus de nouvelle de l’enfant. Même si cette opération a été un succès pour certains, on ne peut pas en dire autant de ce qui passe ailleurs. A Ambohitrimanjaka, en l’espace d’une semaine, 3 maisons ont été braquées par des hommes armés et aucune opération des forces de l’ordre n’a été rapportée.
En moyenne, il se passe au moins un braquage par jour raison pour laquelle les forces de l’ordre ne peuvent pas être partout. En d’autres termes, elles sont totalement dépassées par la situation d’autant plus qu’au mois de novembre l’insécurité tend à enregistrer un pic. Seule solution : barricader la maison et prier le ciel parce que personne, même les dirigeants, ne possèdent de vraies solutions.
Laza Marovola