Abus des forces de l’ordre à Tsi-didy – Les zanak’Androy sont fâchés contre le Premier ministre !
Les impacts des exactions et exécutions sommaires perpétrées par les éléments de l’opération « Fahalemana » prennent des proportions tribales. Pour le cas du district de Tsiroanomandidy, les victimes sont des fils de la Région de l’Androy et les propos tenus par le Premier ministre – alléguant que ces crimes ne sont que des rumeurs – ont fait monter au créneau les originaires du pays de feu Dada Monja.
Suite à la déclaration du chef de gouvernement Jean Ravelonarivo de jeudi dernier et concernant l’opération Fahalemana et les exactions ainsi qu’exécution sommaire perpétrées par les forces de l’ordre, les zanak’Androy montent au créneau : « Si le Premier ministre croit qu’on a peur de lui, il se trompe. Nous incitons en effet le président de la République ainsi que le président de l’Assemblée nationale et les membres du gouvernement de voir de près les abus des éléments de l’opération Fahalemana. Dans le cas contraire, nous prendrons des mesures adéquates et ils seront responsables de toutes les conséquences y afférentes », ont déclaré les zanak’Androy lors de la conférence de presse effectuée vendredi dernier. En deuil depuis octobre, ces derniers revendiquent la suspension du marché de bœufs à Tsiroanomandidy. « C’est la moindre des choses pour rendre hommage à nos enfants qui ont été tués de manière barbare », poursuivent-ils. Le député Jean Michel Henri, Heson brisson, Latimer Rangers, Thomas Tsimiondra – des personnalités de cette contrée du sud de Madagascar – étaient présents pour dénoncer la tuerie dans le Sud.
Menace des forces de l’ordre
« Les forces armées sont hors de contrôle et le gouvernement ne veut pas l’admettre. Pour se voiler la face, il évoque le droit de l’homme et la lutte contre l’insécurité », martèlent les zanak’Androy.
Le 28 octobre dernier, 5 jeunes hommes de Tsiroanomandidy ont été tués par les éléments de l’opération Fahalemana. Ces derniers ont, ensuite, demandé à des responsables auprès du fokontany d’ensevelir les cadavres en soulignant qu’ils n’ont pas de proches. Et ce sont des passants qui en ont informé leur famille. « Pour nous, c’est une manière indirecte d’éradiquer notre peuple », se sont plaints les zanak’Androy. Aujourd’hui, les familles des victimes, en évoquant de nouveau l’affaire, se plaignent aujourd’hui des menaces des forces de l’ordre. « Nous ne sommes pas de taille à affronter les forces de l’ordre mais nous estimons tout de même qu’une enquête approfondie mérite d’être initiée », concluent-ils. Nombreux se plaignent des bavures des forces armées mais jusqu’ici, aucune mesure ou sanction disciplinaire n’ont été prises. Cette opération « Fahalemana » ne prendra fin que le 20 décembre prochain et d’ici là, on peut déjà estimer que d’autres personnes innocentes rejoindront le rang des victimes.
Vahatra Ny Aina