Faudrait-il s’en alarmer?
Depuis quelques semaines, les opérations menées dans le grand sud malagasy n’ont eu que très peu d’échos dans la presse locale après les opérations médiatiques menées tambours battant lors de son lancement. Et on se disait « pas de nouvelles bonnes nouvelles ! » Et pourtant, ce n’était que de façade apparemment, du moins selon Amnesty International qui, dernièrement, vient de recommander la mise en place d’une commission d’enquête indépendante sur cette fumeuse opération de lutte contre l’insécurité « Tandroka ». Cet ONG international qui défend les droits de l’homme a exprimé sa préoccupation sur la situation qui prévaut à Madagascar et en particulier sur ce qui se passe dans le sud, notamment sur le respect des droits de l’homme, mais également sur tout ce qui se rapporte à la liberté de la presse. Et oui, la presse qui a essuyé des coups avec les interpellations récentes à l’encontre de quelques grosses pointures de la profession. Et pour cause, trois responsables de presse, Midi et Gazetiko ainsi que La Nation auront à répondre de leurs « écrits » devant le juge d’instruction, étant accusés de propagation de fausses nouvelles après avoir coché dans leurs feuille de choux la conférence de presse du tangalamena Zakariasy Patrick. Un litige qui crée des étincelles dans le milieu journalistique sans toutefois créer un buzz.
Un volet qui était également passé sous silence ces temps derniers commence à refaire surface en catimini: une certaine effervescence se fait remarquer dans le milieu « or » avec un regain d’activité du côté d’Analakely où les acheteurs ont fait leur réapparition alors qu’ils ont été boutés hors de la place depuis un bon moment. D’autant le secteur aurifère n’est pas en odeur de sainteté aux yeux des instances financières, c’est carrément une filière privilégiée par ceux qui blanchissent de l’argent, en sus de la filière sulfureuse du bois de rose, d’après le directeur général des renseignements financiers Jean Claude Razaranaina. Chose étrange pourtant, on sait pertinemment que l’Etat avait verrouillé la filière en n’autorisant l’exportation d’or qu’à la Banque centrale. Et pourtant, plus que jamais les passants se font houspiller et raccoler en pleine avenue comme auparavant, les acheteurs informels d’or s’accaparent à nouveau d’Analakely lentement mais sûrement, « moramora », depuis quelques semaines. Etonnant que des opérateurs potentiellement « bons », dans leurs performances cela s’entend donc des « performers », dans des secteurs clés rechignent à se confirmer à la législation existante et à rentrer dans le secteur formel. Il est vrai que rentrer dans le secteur formel implique se plier aux contraintes fiscales diverses, choses dont ils se passent très bien au détriment de la Nation et de ses habitants, contribuables ou non.