La déclaration de Véronique Vouland-Aneini concernant les îles Eparses du canal de Mozambique restera à jamais graver dans l’histoire de Madagascar. Après des dizaines d’années de silence, la population commence aujourd’hui à unir leur voix pour revendiquer ce qui lui appartient. Bien que le président de la République et quelques ministres se sont prononcés (tard) sur la question pour calmer les ardeurs, plusieurs citoyens continuent de gonfler les rangs des nationalistes et des vrais patriotes. Hier, Harinaivo Rasamoelina leader du parti Dhd Madagasikara a encore enfoncé le clou sur la tête des dirigeants. Ce dernier a précisé que les gouvernements malgache et français ont passé un accord secret relatif à la gestion des îles Glorieuses, Europa, Juan de Nova et Bassas de India. Bien qu’il s’agisse d’une affaire d’Etat concernant en tout point la population, celle-ci ne connaît pas la vraie stratégie politique des dirigeants pour revendiquer ces îles. Harinaivo Rasamoelina est d’avis que si les choses se passent ainsi, c’est parce que les dirigeants malgaches protègent les intérêts de la France et non de Madagascar. Ici, même s’il est question de respect de la souveraineté d’un pays plus que de retombées économiques, le régime Rajaonarimampianina n’en fait toujours pas une priorité des priorités. Chose que le leader du Dhd Madagasikara qualifie d’acceptation et de soutien au néocolonialisme.

Toujours en attente  

La revendication des îles Eparses continuent quotidiennement de prendre de l’ampleur et rien ne semble pouvoir arrêter le mouvement. Au contraire, certains individus ont même déjà « saisi » l’Assemblée Nationale pour que les députés érigent une loi claire permettant de récupérer les îles du canal du Mozambique en toute transparence et légalité. Le Pr Raymond Ranjeva, ancien vice-président de la Cour Internationale de Justice est même d’avis que l’implication de la population est la meilleure solution au lieu de la diplomatie secrète. En d’autres termes, tout est question de réelle volonté politique dont les dirigeants manquent cruellement. Aujourd’hui, il ne faudrait même plus avoir à revendiquer les îles Glorieuses, Europa, Juan de Nova et Bassas de India pour la simple raison que ces îles appartiennent de fait à Madagascar et aux Malgaches. Si la population est en perpétuelle action, c’est maintenant à l’Etat d’engager les procédures nécessaires pour concrétiser la rétrocession de ces îles du canal du Mozambique à Madagascar comme stipulé dans la résolution de 1979. Ainsi, la population attend encore jusqu’ici que Hery Rajaonarimampianina dévoile clairement ses plans par rapport aux Iles Eparses au lieu de continuer à raconter des âneries pour distraire la population.

Laza Marovola