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Lundi 13 Janvier 2025

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Fête des morts chez les Betsimisaraka – Honneur aux morts, économie boostée

Les rites ne cessent d’évoluer au fil du temps. Mais s’il en est un qui n’a pas changé et suscite toujours autant la ferveur des Betsimisaraka, c’est indéniablement la fête des morts. Quoique présente dans de nombreuses cultures, la fête des morts occupe une place très importante chez les Betsimisaraka. Si officiellement elle est commémorée le 1er novembre, en réalité c’est tout le mois de novembre qui est consacré à cette fête traditionnelle. Aussi, ne s’agit-il pas tout simplement d’un jour férié synonyme de vacances scolaires ou professionnelles pluvieuses ou d’un long week-end comme ce fut le cas en début de ce mois, cette fête possède une dimension spirituelle particulière. Actuellement, elle acquiert également une dimension économique dont les retombées ne sont pas négligeables. A Ambodisiny, petit bourg à quelques kilomètres de la capitale Betsimisaraka et situé entre le canal des Pangalanes et l’Océan Indien, la célébration de cette fête n’est pas prise à la légère par les natifs et habitants.
Grande migration interne
Parmi les ethnies qui composent l’Ile, les Betsimisaraka ont assez mauvaise réputation en ce qui concerne le dynamisme. Ils sont un tant soit peu oisifs, a-t-on l’habitude de dire, peut-être à cause de la pluie et du soleil, du café et du « ranon’ampango » (bouillon typiquement malgache obtenu à partir de la couche de riz cramé qui colle sur le cul de la marmite après cuisson). Mais cette oisiveté n’a plus droit de cité lors de la célébration de la fête des morts. L’on constate un certain regain de dynamisme, une ambiance de fête, même si l’objectif est de commémorer les morts. Une grande vague de migration interne a donc lieu vers le mois de novembre chez les Betsimisaraka pour rejoindre la Région Atsinanana, la terre natale, le lieu de sépulture où reposent à jamais les ancêtres partis dans l’au-delà. Durant cette période, les réseaux de transport national et régional sont submergés par la demande. Ce qui cause parfois des accidents plus ou moins graves sur les routes nationales rejoignant Toamasina.
Plafonnement des hôtels
Face à cette grande vague de migration de Betsimisaraka dans la partie orientale de l’Ile, les opérateurs œuvrant dans le secteur de l’immobilier devraient pouvoir suivre la demande. Au début du mois de novembre en effet, la demeure familiale ou des parents est submergée par les proches membres de la famille. Si le collé-serré dans les chambres étroites ne convient pas aux uns et aux autres, il n’y a pas d’autres choix que de se tourner vers les hôtels. A moins de faire une réservation à l’avance, les hôtels durant le mois de novembre, surtout en début du mois, affiche la plupart du temps complet. Certains hôteliers espèrent même faire grimper le chiffre durant ce mois de novembre et se poursuivra durant le mois de décembre où deux autres fêtes attendent, celles de Noël et de fin d’année.
Commerce florissant
Chaque fête est toujours bien accueillie par les commerçants. En effet, ces derniers voient leur commerce prospérer durant les périodes de fête, surtout la fête des morts. Les Betsimisaraka, comme les Betsileo durant la période du Famadihana (retournement des morts) n’hésitent pas à mettre la main à la poche. Bien évidemment, le degré de célébration est fonction du pouvoir d’achat de tout un chacun, de la famille en question. Certaines familles dépensent ainsi des millions durant cette période dans l’optique d’honorer l’esprit des morts tout en demandant leur bénédiction et aide sans limite en vue de surmonter les difficultés futures qui pourront se présenter à eux. En tout cas, s’il y a un commerce qui marche bien durant la fête des morts, c’est bien le marché des fleurs, l’alcool et notamment la bière n’étant pas en reste. Si la tradition veut que l’on fleurisse les tombes, elle veut également que les vivants se fassent la part belle de la fête à travers une consommation outrageuse d’alcool et de bière.
Raffermissement des liens entre vivants
Il est assez rare chez les Betsimisaraka d’effectuer une réunion de famille pour arrondir les angles en vue d’atteindre un objectif précis pour la famille. La plus grande réunion de famille qui ait lieu, outre la survenance d’un décès, à la limite un mariage, s’effectue durant la célébration de la fête des morts. Cette réunion permet de raffermir davantage les liens entre les membres de la famille tout en présentant les nouveaux venus par les liens du mariage. L’union spirituelle en la mémoire des morts, des aïeuls, renforce encore plus ce lien entre tous les membres de la famille sans distinction. Les travaux à effectuer ensemble, le partage des responsabilités, les beuveries et les bals ne font qu’accentuer cette union et ce lien d’appartenance.
Fête des morts à Ambodisiny
Dans la capitale Betsimisaraka à proprement parler, plus précisément dans le centre-ville de Toamasina, la commémoration de la fête des morts se manifeste surtout par une visite au cimetière. Les pratiquants de cette fête se rendent au cimetière pour fleurir, entretenir les tombes et aussi prier les personnes disparues. Il en est de même pour un petit village dénommé Ambodisiny, à quelques kilomètres en remontant le canal des Pangalanes, à la seule différence que la célébration dans ce petit bourg est empreinte d’une grande spiritualité. Dans ce petit village avec des cases en « falafa », les valeurs ancestrales sont maintenues et préservées par le Tangalamena pour qu’elles se transmettent de génération en génération. A Ambodisiny, une ambiance de fête se fait ressentir et est palpable. Chaque famille organise un bal en sortant des baffles puissants alimentés par un groupe électrogène, invitant ainsi tout le monde à partager cette joie tout en faisant par la même occasion une démonstration de force à l’endroit des habitants. Mais le point culminant de cette célébration se fait à Ambodicoco, le cimetière situé à quelques kilomètres du quartier central. Les habitants de ce Fokontany, formant au final une grande famille, se ruent au cimetière pour entretenir les tombes en faisant des petites et grosses réparations, en allumant des cierges et bougies, en déjeunant même sur les tombes, en faisant des offrandes comme des cigares, de l’alcool, des bonbons, du miel, etc. A travers ce rite, les vivants honorent la mémoire des morts tout en leur demandant aide, protection et bénédiction. Après que les familles aient fini leur rite sur leur tombeau, le discours final est prononcé par le Tangalamena devant le plus ancien tombeau. Des directives générales sont données à toutes les familles surtout pour la célébration de la prochaine fête des morts.

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