Il y a près d’un mois et demi, le syndicat des employés du service des douanes avait fermement affirmé leur opposition à l’introduction d’une nouvelle compagnie privée au sein de l’infrastructure actuelle. A cette époque, ce syndicat avait déjà envisagé une grève mais avait préféré inviter les responsables étatiques au dialogue pour trouver des solutions possibles. Ce dialogue n’a bien sur abouti à rien dans la mesure où la semaine dernière, ce même syndicat était remonté au créneau pour mettre les points sur les i. A Madagascar, toutes les tentatives de privatisation des compagnies nationales ont des allures politiques et le service des douanes n’y échappent pas. Après la Jirama et Symbion Power, l’Adema et l’Adp, les tenants du pouvoir semblent ne plus vouloir arrêter de privatiser et le ministre des Finances a justifié la situation en citant que ce processus est inévitable pour augmenter les recettes douanières. Mais le syndicat des douaniers ne l’entend pas de cette oreille dans la mesure où l’installation de cette nouvelle compagnie privée priverait un grand nombre d’employés de leur emploi et alourdirait le mécanisme de fonctionnement actuel assuré par Gasynet, l’administration et la direction générale des douanes. En clair, la discorde s’est installée entre le ministre des Finances et le syndicat qui préfère se référer directement au président de la République pour résoudre le problème actuel. Hervé Andrianavalona, jeune leader du syndicat des douaniers ne compte pas se laisser faire et espère que Hery Rajaonarimampianina, à son retour du pays, pourra apporter plus d’explications et prendre une décision juste par rapport à la privatisation du service des douanes. Dans le cas contraire, une grève du syndicat n’est pas à écarter.

Gervais Rakotoarimanana, l’incapable

Les douaniers sont aujourd’hui sur le qui-vive, si ce n’est réellement le pied de guerre quant à la menace imminente d’une privatisation du service des douanes. Six compagnies ont déjà répondu à l’appel d’offres s’y référant, le dépouillement et la signature du contrat n’est plus qu’une question de temps. Si Gervais
Rakotoarimanana, ministre des Finances tout droit importé du Canada est normalement chargé de régler cette affaire, de convaincre le syndicat des douaniers et de trancher sur la question, il se trouve aujourd’hui qu’il en est tout simplement incapable. C’est même la raison pour laquelle le syndicat concerné a choisi de rencontrer et de dialoguer directement avec le supérieur du dit ministre. Hier, le leader du syndicat a tout simplement insinué qu’à l’issue d’un entretien, Gervais Rakotoarimanana serait tout simplement inapte à prendre les décisions adéquates. Par ailleurs, le ministre aurait lui-même accepté son incompétence dans la mesure où la rencontre avec le numéro un a été convenu d’un commun accord par les deux parties. Le leader du dit syndicat a en outre souligné que Hery Rajaonarimampianina est le responsable le mieux placé dans la mesure où le ministre ne ferait que renvoyer la balle dans le camp des douaniers. Cela ne signifierait juste qu’il ne suffit pas d’être le copain du président de la République pour assurer avec brio les fonctions de ministre des Finances.

Laza Marovola