Forces de l’ordre – Les abus flagrants s’enchaînent !
Des policiers « miady amam-paty », d’autres forces « miady aman’olona », si certains éléments sont connus par le … « massage » légendaire. Ces derniers jours, ces forces de l’ordre ont failli essuyer la colère de la population à plusieurs reprises et les renforts appelés n’ont fait que jeter de l’huile sur le feu et attisent davantage la haine des habitants de la ville des mille. Les méthodes de pacification des membres de l’opération « Fahalemana » sont copiés et collés à Antananarivo.
A Ankazomanga hier matin, des policiers ont arrêté un cortège funèbre prenant la route pour le district d’Antanifotsy. En réalité, c’est la dernière voiture du cortège qui a été contrôlé en sachant pertinemment qu’elle en fait partie. Pire, le membre de forces de l’ordre ne voulait rien savoir et a même exigé que le véhicule ayant transporté le mort revienne sur les lieux. Ce qui fut chose faite mais la situation n’a pas évolué puisque les papiers de la voiture contrôlée ont disparu. Evidemment, la famille concernée ne pouvait plus bouger d’autant que la route à faire est encore longue et il serait hasardeux de partir loin sans aucun document.
D’un autre côté, la foule commençait à s’attrouper pour contester cette décision inique et la police a été traitée de « miady amam-paty ». Pour les Malgaches, c’est la plus pire des insultes puisque les morts ont toujours fait réunir les vivants et dans notre culture, ceux étant traités ainsi, ne sont plus considérés comme des êtres humains. La venue des renforts émanant de l’Unité d’intervention rapide, qui étaient armés jusqu’aux dents et montrant leurs armes à la vue de tous, n’a fait que jeter encore plus d’huile sur le feu et la tension est, d’un coup, montée de plusieurs crans.
Piètre opinion
En somme, on était plutôt près de la révolte populaire et finalement, c’est la famille du défunt qui a eu la sagesse d’arranger les choses, mais bien sûr, après avoir obtenu les papiers de la voiture arrêtée.
L’autre fait qui a choqué plus d’un, est l’altercation entre des éléments de l’administration pénitentiaire et le conducteur d’un véhicule particulier à Ambohijatovo, il y a deux jours. Encore une fois, cela a failli dégénérer et conscients des impacts négatifs sur l’image de ce corps, des responsables du ministère de la Justice ont préféré prendre le devant et tenu une conférence de presse hier pour s’expliquer. On ne sait pas donc si le ministère de la Sécurité publique en fera de même aujourd’hui ou plus tard mais il est toujours nécessaire de baisser le ton et d’apporter de plus amples éclaircissements, sans pour autant se justifier. En tout cas, c’est une très mauvaise stratégie de montrer ses forces puisque la population est actuellement sur les nerfs et a une piètre opinion des forces de l’ordre. Après les abus, exactions et exécutions sommaires perpétrés ces derniers, durant l’opération « Fahalemana » par exemple, ou encore les faits d’armes de l’EmmoReg à l’encontre de l’étudiant Jean-Pierre, l’emprisonnement des journalistes mais aussi de l’autre étudiant Berija par ce régime, le tout sans parler de très nombreuses injustices commises, et de l’insécurité totale dans laquelle vit la population, il suffira maintenant d’un rien pour que tout explose.
J.L.R