Phénomène « dahalo » et insécurité – Chacun sa part de vérité
La mouvance Ravalomanana annonce le dépôt d’une plainte contre le général Richard Ravalomanana et son équipe pour avoir impliqué l’ancien président dans le phénomène « dahalo » qui mine le Sud. Le parti TGV, pour sa part, défend l’action menée par les forces de l’ordre dans cette partie de l’Ile et appelle la population au calme.
Virulente conférence de presse donnée par la mouvance Ravalomanana, hier dans la matinée pour dénoncer les bavures des forces de l’ordre dans le Sud et l’implication du chef de file, Marc Ravalomanana dans le phénomène. L’explication de Mamy Rakotoarivelo, ainsi que des parlementaires sous les couleurs de la mouvance, et même les ministres est logique : « un bouc émissaire doit toujours être désigné pour endosser les échecs du régime transitoire et il s’agit toujours du président Ravalomanana, ce que nous ne tolérons plus ». Ce n’est pas tout, car concernant le phénomène « dahalo » en général, ce sont les forces de l’ordre à l’assaut qui disent agir en position de légitime défense alors que normalement, c’est le propre de celui qu’on attaque, selon les propos de Maitre Hanitra Razafimanantsoa. « Il y a violation grave des droits de l’homme et même génocide avec les centaines de morts enregistrés, ce qui relève d’une entière responsabilité de l’Etat », poursuit-elle, allant jusqu’à dire que les forces de l’ordre ne protègent plus mais bien au contraire, tuent les compatriotes. Par ailleurs, la répartition inéquitable du budget alloué aux différents départements ministériels dans la Loi de finances 2013 a également été dénoncée, de même que l’application déséquilibrée de la Feuille de route.
Incohérents
Le parti TGV a, lui, sa façon de considérer la situation. « Les forces de l’ordre étaient fortement critiquées en restant dans la capitale, pointées du doigt pour ne pas être assez responsables devant la recrudescence de l’insécurité. Maintenant qu’elles agissent pour rétablir l’ordre, elles sont considérées comme gênantes », s’étonne Naivo Raholdina, également membre de l’UDR-C. Des propos qui semblent incohérents et même soutenant la thèse selon laquelle « ceux qui défendent les dahalo ont sûrement à gagner », selon le membre du Congrès de la Transition au nom du TGV, Tsiebo Mahaleo. En effet, la stratégie de la mouvance Ravalomanana constitue, selon lui, des actes de déstabilisation à l’approche des élections. « Mais les vrais acteurs politiques n’ont pas peur du verdict des urnes », rétorque-t-il. « Le peuple est appelé au calme et à s’en tenir aux scrutins qui constituent la seule voie de sortie de crise », conclut Naivo Raholdina.
Lalaina Arisoa