Aide financière pour Madagascar – « Le FMI attend plus de réformes »
Il y a une semaine, le ministre des Finances et du budget Gervais Rakotoarimanana avait jubilé après que le Fonds monétaire international a accepté de débloquer un prêt de 42,1 millions de dollars au titre de la Facilité de crédit rapide. Le ministre importé tout droit du Canada s’est même permis de souligner que la confiance des investisseurs est revenue et que le robinet des financements en faveur de Madagascar s’ouvrent. Toutefois, il faut porter à la connaissance de la majorité que ce prêt de 42 millions de dollars ne représente qu’un minima dans la mesure où le montant réel du FCR devait s’élever à 220 millions de dollars. Tout compte fait, la confiance des investisseurs n’est pas totalement revenue et au contraire, ils se méfient encore et toujours pour la simple raison que la Grande île ne serait pas encore capable de rembourser des prêts conséquents. C’est ce que Patrick Imam a expliqué sur les ondes de la Radio France Internationale. « Le FMI attend plus de réformes sur la fiscalité et surtout le budget » a souligné le représentant du FMI à Madagascar. Même si ce dernier a reconnu que les actuelles réformes allaient dans la bonne direction, l’institution internationale reste prudente jusqu’à ce que la relance économique du pays soit concrète.
Pas assez de dépenses dans le social
Le prêt d’un peu plus de 42 millions de dollars accordé par le Fonds monétaire international est certes une manne tombée du ciel même s’il est loin de répondre aux vrais besoins du pays et de la population. Par ailleurs, si beaucoup redoutaient déjà que cet argent soit mal dépensé par les tenants du pouvoir, Patrick Imam rassure en indiquant que la totalité de ce prêt est destiné aux caisses de la Banque centrale afin de la renforcer en augmentant les liquidités. Autrement dit, aucun projet de développement ne sera financé par ce FCR accordé par le FMI. Le représentant de cette institution internationale d’expliquer que le FMI n’a accordé que cette enveloppe de 42 millions de dollars pour la simple raison que la composition des dépenses n’était pas là où il voulait qu’elle soit. « Il y avait encore trop d’argent qui était dépensé mais pas assez dans le social. » C’est le constat accablant du représentant du FMI à Madagascar et cela ne peut signifier qu’une chose : le régime Rajaonarimampianina est budgétivore pour des futilités qui n’ont aucun impact concret sur la population et sur la réduction de la pauvreté. En d’autres termes, les tenants du pouvoir doivent recadrer sérieusement leurs actions pour espérer un engagement total des bailleurs de fonds.
Laza Marovola