42 mois d’emprisonnement en sursis – Sœur Fabiola reconnue coupable d’abus de confiance
L’affaire remonte à une plainte de ses propres coreligionnaires. Partie demanderesse comme simple assistance, ces derniers sont venus nombreux à Anosy pour assister au verdict de l’affaire sœur Fabiola devant le Tribunal correctionnel.
Portée devant les juges mardi dernier, la sentence est tombée hier. La célèbre « apôtre féminin » écope de 42 mois d’emprisonnement en sursis assorti d’une amende de 15 millions d’Ariary au bénéfice des plaignants dans l’affaire. Ces derniers sont deux membres de son église. Ils l’accusent de les avoir floués avant d’autres paroissiens dans deux chefs d’inculpation : sa présumée « résurrection » et abus de confiance.
Le fond du premier chef d’inculpation a déjà fait les choux gras de la presse locale voici quelques mois. Alors que le deuxième a trait à son injonction envers ses coreligionnaires de se défaire et de lui laisser tous leurs biens terrestres afin de recevoir la grâce divine. Des biens qui devraient en théorie être détruits mais qui, au final, sont tombés entre les mains des proches de la « prophétesse » ou transformés en monnaie sonnante et trébuchante.
Celle-ci pour sa défense invoqua que l’injonction de brûler tous les biens ne vient pas d’elle mais d’un sous-fifre. Par contre, les plaignants soutiennent urbi orbi que même sa réputation de revenant du ciel est difficile à prouver car elle s’est enfermée à double tour chez elle avec seulement quelques gardes rapprochés chargés de communiquer la « nouvelle » à l’extérieur. D’autant plus qu’il n’y a jamais eu un avis de décès déposé auprès du fokontany de résidence, selon un témoin.
A l’issue de l’audience, certains thuriféraires dénoncent cet enrichissement sans cause se cachant derrière l’évangélisation et expriment publiquement leur dépit. D’autres, par contre, soutiennent mordicus qu’elle reste indispensable à leur église et attendent de pied ferme son retour au bercail.
Solo R.