La rectification apportée par le ministre de l’Environnement ne lavera en rien la honte que les dirigeants actuels font porter au peuple malgache face au monde entier, aux différentes communautés œuvrant dans ce domaine, mais aussi au pays et peuple qui accueillent ce sommet mondial ! On parle ici du Cop 21 qui va se tenir d’ici peu de temps à Paris et du nombre de la délégation censée représenter la Grande île. Certes, la conférence mondiale est une occasion pour dégoter une manne financière importante dont l’objectif est de protéger davantage l’environnement, les forêts, la mer,  la faune, ou encore la flore de Madagascar et que le déplacement et le séjour de plusieurs dizaines de participants sont financés par des institutions internationales et des organisations non-gouvernementales. Mais cela ne veut nullement dire qu’on peut profiter allègrement de la situation pour assouvir les envies de promenade, de shopping dans un pays développé et de voir en même temps – enfin de visu, outre qu’à la télé – la neige tomber.

La première liste parvenue aux autorités françaises parle effectivement de plus d’une centaine de personnes faisant partie de cette délégation. En haut du tableau, il y a bien sûr les dirigeants et voilà qu’il est confirmé que le cabinet de la première dame existe bel et bien. On ne sait par quel pouvoir octroyé par quelle Constitution, la première dame est devenue une institution de la République et possède par conséquent un cabinet. En tout cas, beaucoup aimeraient bien savoir, et ce au nom de la transparence exigée par toute la population et les bailleurs de fonds, sa composition et les personnalités qui en font partie, ainsi que la dénomination de leur fonction et leurs attributions. Bien sûr, on déduira facilement la raison du déplacement de la première dame à savoir, accompagner son mari, mais les citoyens ont aussi compris autre chose. On sait par exemple qu’elle est friande de shopping, d’autant que pour les fêtes de fin d’année, la première dame ne pourrait jamais se passer d’une virée en France pour satisfaire ce besoin impérieux. Mais aussi qu’elle est capable de « détourner » la ligne commerciale d’Air Madagascar Tana-Marseille-Tana – et par conséquent les passagers sont obligés de rallonger leur voyage de plusieurs heures -   pour faire un … « crochet » à Paris afin de ramener ses emplettes.

Puis, une pléiade de ministres figurent aussi dans ce premier jet de liste dont évidemment, celle des Affaires étrangères, celui des Finances et du budget, celui de l’Intérieur et de la décentralisation, celui du Tourisme et des transports ainsi que de la météorologie, celle de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, et celle de la Population, de la protection sociale et de la protection de la femme. Ces membres du gouvernement devraient être pris en charge par l’Etat malagasy  si le ministre de l’Environnement, de la mer, de l’écologie et des forêts est un peu plus malin que les autres, puisque ce dernier est issu de la fondation de la protection de la biodiversité, une Ong, et que son séjour sera pris en charge par le Pnud. Mais déjà, les observateurs se demandent la raison de cette présence massive de membres de gouvernement et de hautes personnalités en France alors qu’on sait que seules, une demi-douzaine seront admises à la salle de conférence.

Et en tout, ils seront 65 personnes que des institutions internationales ou mondiales telles la Banque mondiale, l’organisation météorologique mondiale, la Coopération française, l’Agence française de développement et le Pnud, des  organismes et programmes internationaux tels Wwf, Conservation International, Fondation Tany Meva, etc, vont prendre en charge. Le reste est donc assuré par l’Etat Malagasy, à savoir 42 personnes et le chiffre coïncide bizarrement à celui annoncé par le ministre de l’Environnement avant-hier.

Encore une fois, on veut tout simplement berner la population et la conférence de presse tenue avant-hier par le ministre concerné n’est finalement qu’une stratégie très mal ficelée et n’a fait qu’augmenter en volume le ras-le-bol général des citoyens envers ce régime.

Bref, beaucoup ont compris que l’occasion servira plutôt à des fins inavouables et une bande d’insensés, qui ne comprennent toujours rien à la misère totale du peuple malgache, se retrouveront  joyeusement à la Tour Eiffel pour chanter « Alina Paris » ! Encore, une insulte à la population.

Jean Luc RAHAGA