La tension est montée d’un cran entre le ministère de la Culture et de l’artisanat d’un côté, et les artistes de l’autre. Ces derniers ont réussi à faire tourner en … bourrique les émissaires de la ministre Brigitte Rasamoelina mais en sus, un nouveau front de contestation apparaît et fait appel à la population !

Le ministère de la Culture et de l’artisanat ne cesse d’envenimer la relation déjà pourrie entre l’institution et le syndicat des artistes de la Grande île. C’est bien le cas de le dire puisque toutes les régions de l’île y sont représentées, de même que toutes les tendances dont le kalon’ny fahiny, les rythmes venant des provinces tels le salegy avec son roi Jaojoby Eusèbe, le tsapiky, … Ce beau monde figure parmi les races encore respectés par la population, ce qui n’est pas du tout le cas des politiciens. D’ailleurs, aucun parti politique n’arriverait plus à remplir stade et « tranompokonolona » sans faire appel aux premiers. En tout cas, la cassure est totale après cette énième provocation du ministre Brigitte Rasamoelina.

Hier matin donc, cette dernière a envoyé ses sbires pour exécuter une passation entre le directeur sortant de l’Office malgache du droit d’auteur et celui entrant. Pourtant, le premier n’a pas encore été notifié de cette décision du Conseil des ministres d’autant que les artistes, pourvoyeurs à 96% du budget de cette organisme, exigent un audit au préalable puisque l’accusation de la ministre porte sur des détournements d’argent, un réquisitoire réfuté catégoriquement par les artistes.  « Le syndicat réclame avant tout  un audit à mener par l’inspection générale de l’Etat mais aussi la réinsertion immédiate du directeur à ses fonctions. Il est  clair que cela doit être effectué avant la nomination d’un autre directeur, pourtant, le ministère débarque pendant notre réunion en réclamant une passation de service. Et pendant que nous tenons notre réunion, le directeur de l’Omda (ndlr : le sortant donc) et son trésorier ont été convoqués à la police, suite à une plainte du ministère de la Culture. Pour nous, son objectif est de nous effrayer afin qu’on ne puisse plus poursuivre nos revendications. Nous avons même peur que ce département ministériel monte un dossier contre nous, pour emprisonner l’ancien directeur de l’Omda. Certes, la loi dit que c’est au cabinet de nommer ou de congédier le directeur, mais nous devrons être consultés puisqu’il n’est plus à rappeler que seulement 4 % du budget de l’association sont financés par ce ministère. C’est tout simplement de la provocation, d’autant qu’on nous a bien spécifié que la guerre continue ! » a expliqué le Roi du salegy.

Acteurs principaux

Et selon une source officieuse, madame le Ministre aurait placé sa nièce à la tête de l’office. Ailleurs, on appelle ça du « népotisme » !

La réunion du syndicat des artistes et les membres de l’association a décidé la tenue d’un « sit-in » au Kianjan’ny Kanto de Mahamasina afin de montrer leur union mais aussi leur … force. Et ce sera pour mercredi prochain à partir de 10h du matin. Une chose est sûre, les artistes seront nombreux à venir assister  à la manifestation.

Pour en revenir à l’Omda et à son futur à très court terme, des stars du showbiz ont déclaré que si le problème n’est  pas résolu au plus vite, ils vont réclamer leur argent et quitteront définitivement l’organisme. Et dans ce cas, la « nièce » de Brigitte Rasamoelina va se retrouver presque toute seule. Mais une chose est sûre, la ministre de la Culture est loin de tenir sa parole – comme tous les dirigeants de ce régime d’ailleurs et voilà qui affirme le proverbe :  qui se ressemble, s’assemble – puisqu’elle n’a non seulement  pas tenu sa promesse de protéger, de valoriser et de développer la culture et l’artisanat, mais encore elle met un trait sur le rayonnement de la musique malgache en s’attaquant aux acteurs principaux de ce domaine.

En d’autres termes, Brigitte Rasamoelina vient de signer son arrêt de mort politique et ce n’est pas le parti Ampela Manao politika, ni l’autre regroupement Vmsa de Voninahitsy Jean-Eugène et encore moins la population et/ou les « taranak’Ambohimalaza » qui vont la sauver de ce pétrin dans laquelle elle s’est f… toute seule. Jusqu’ici, aucun dirigeant censé de Madagascar ne s’est mis à dos des artistes, pour la simple raison que cela ne se fait pas.

J.L.R – T.A