Délestage dans la capitale – 6 heures de coupures enregistrées !
Ce n’est pas prêt de prendre fin, malgré toute une série de promesses faites par toute une autre série de responsables étatiques, en commençant par le président de la République, le Premier ministre, le ministre de l’Energie ou encore le Dg de la Jirama. Pire, le délestage revient au galop alors que la pluie est abondante. Mais il n’y a pas que la population qui reste … punie, mais les secteurs secondaire et tertiaire sont au bord de la faillite. L’année 2016 s’annonce ainsi … mortelle.
Les installations d’urgence des sociétés AF Power et Aggreko destinées à diminuer les fréquences des coupures de l’électricité ne sont visiblement pas si efficaces que l’on a voulu prétendre. Ces derniers temps, il faut cependant reconnaître que le délestage n’est plus devenu un grand problème quotidien. Les gens ont même perdu l’habitude de constamment s’armer de quelques bougies ou d’en posséder un petit stock chez soi. C’est la raison pour laquelle la majorité de la population a été prise de court samedi dernier alors que la météo était bien assez clémente. Personne ne s’attendait à ce que le courant soit soudainement coupé aux alentours de 18 heures. Résultats : plusieurs foyers dans le noir, plusieurs citoyens privés de journal télévisé du soir et obligés de manger à l’aveuglette. Comme d’habitude, c’était du côté d’Ambohipo et d’Ambolokandrina où beaucoup avaient espéré un retour à la normale après quelques minutes. Mais au final, l’électricité n’a été rétablie qu’aux alentours de minuit, un moment où vraiment plus personne n’en a réellement besoin. Délestage technique, économique ou politique, la population ne comprend plus vraiment ce qui se passe et ne peut que subir malgré elle.
La Jirama et les PMI, au bord du gouffre
Aux dernières nouvelles, Oliva Andrianalimanana avait confié que le capital de la compagnie nationale d’eau et d’électricité ne s’élève aujourd’hui qu’à moins 800 milliards d’ariary. En parallèle, la vente à perte et le non-paiement des établissements étatiques de leurs factures ôtent près de 500 milliards d’ariary à ses caisses. C’est la raison pour laquelle la subvention étatique actuelle de 200 milliards d’ariary par année ne peut rien changer au niveau de la Jirama. Par ailleurs, les institutions internationales ont déjà invité l’Etat malgache à réduire ses subventions aux compagnies nationales au profit de partenariats privés comme avec Symbion Power, même si le contrat de ce dernier a été signé en cachette par le locataire du palais d’Iavoloha. A l’heure actuelle, la Jirama ne fonctionne plus de manière à devenir indépendante financièrement et cela ne peut qu’aboutir à sa perte, sa restructuration et même au changement des textes légaux liés à la vente d’énergie. D’un autre côté, il faut souligner que les coupures d’électricité ne concernent pas uniquement les foyers mais touchent également les PMI. A cause du délestage, plusieurs industries ne tournent plus à pleine capacité et doivent donc réduire les chiffres de leur production. Cela va sans dire que l’impact direct sur le chiffre d’affaires est conséquent. En plus des taxes qu’ils doivent encore payer, les industriels étouffent et courent même à leur perte. Ainsi, les tenants actuels du pouvoir doivent revoir concrètement leur politique pour essayer de résoudre ce genre de problème.
J.L.R – Laza Marovola