On se calme, on se calme mais tout ne tient qu’à un fil
Cela pourrait passer inaperçu mais tout de même ça mérite d’être relevé, un décret portant autorisation de recrutement de 600 élèves-Gendarmes et de création de postes budgétaires correspondants vient d’être adopté en conseil des ministres. Voilà donc une décision dans l’air du temps et au moment opportun, surtout après le constat des résultats de la sulfureuse opération « Tandroka » qui, selon les forces de l’ordre, se solderait par un succès total, ou presque, en assurant que la sécurité dans le sud est entièrement rétablie, Remenabila mis à part, car le « légendaire » dahalo est toujours dans la nature, libre comme l’air, ce qui signifie que de plus amples efforts doivent être entrepris. D’autant que l’on ne se sent pas rassuré du tout avec le genre d’accident survenu du côté d’Ivato où un adolescent de 16 ans a été tué suite à l’explosion d’une grenade offensive, près de la base militaire d’Ivato. Une grenade qui dit-on a été découvert par le jeune homme lors d’une promenade il y a une semaine aux abords d’un dépôt d’armes à la base aéronavale d’Ivato. Le lien est vite fait par les proches du jeune adolescent comme quoi cette grenade ferait partie des armes et munitions utilisées lors de la mutinerie au camp du 1er Régiment des forces d’intervention en juillet dernier ! On ne s’est donc pas donné la peine de ratisser la zone après coup ? On s’est donc contenté de se satisfaire d’un calme apparent (trompeur) ?
Après l’opération « Tandroka », un calme apparent est donc observé dans le sud, tout comme à l’Université d’Ankatso ? Car là-bas aussi, le président de l’université Abel Andriatsimahavandy, affirme que suite au paiement du salaire du personnel administratif et technique, les étudiants peuvent escompter poursuivre leurs études sereinement après le premier paiement de leurs bourses d’études et en attendant le paiement d’un second mois de bourses déjà réclamé auparavant. Un satisfecit sous couvert d’une explosion intempestive à la moindre étincelle, à la moindre fausse manipulation à l’instar de cette … grenade – égarée – retrouvée par un gamin.
Mais à partir du moment où on sent une amorce d’embellie dans la société malagasy, d’autres fronts de conflits s’ouvrent comme par hasard. Ainsi, le SPME, Syndicat du personnel du ministère en charge de l’Environnement, lance une grève d’avertissement de 48 heures depuis hier, et ce afin de réclamer la nomination de son ministre de tutelle. Ravo Ramaka, dirigeant de ce syndicat, pousse même le bouchon jusqu’à dire que les agents forestiers n’assureront plus leur rôle tant que l’Etat n’accède à leurs revendications.