Huile de baobab – Raffinée et antioxydant avec une odeur florale
Six des huit espèces de baobabs connues sont endémiques de Madagascar et sept sont présentes sur l’île. Sur l’étude du projet Renala, dans une zone qui couvre une surface de 7,19 km2 à Menabe, il y a 555 baobabs. En zone forestière, il y a une densité moyenne de 248 baobabs au km2. Les baobabs sont utiles pour diverses activités humaines, tel que le fourrage pour le bétail, l’alimentation, la couverture des habitations avec les fibres de l’écorce, la pharmacopée, la vente des produits issus des baobabs (miel, fruits, graines), l’artisanat et le tourisme. Ils peuvent aussi fournir de l’huile de haute qualité. Une équipe de l’Université d’Antananarivo et de l’Esiroi (Ecole supérieure d’ingénieurs Réunion-Océan Indien) a exploré les caractéristiques sensorielles, le pouvoir antioxydant et la composition chimique de l’huile de 2 espèces de baobab endémiques de Madagascar. L’étude a porté sur les graines de deux espèces de baobab endémiques de Madagascar : Adansoniagrandidieri et Adansoniarubrostipa. Les objectifs ont été d’une part, d’identifier les espèces les plus exploitées au niveau local, les différentes utilisations locales, les procédés de fabrication des huiles artisanales et industrielles, les modes de conservation et d’autre part, d’évaluer les rendements en huile des graines, les capacités antioxydantes des huiles, les propriétés organoleptiques des huiles.
D’après les résultats d’enquêtes menées dans la région de Menabe, la population connaît l’huile de baobab et son utilisation se limite dans le domaine alimentaire. Les graines d’A. grandidieri sont les plus exploitées. Aucune forme de toxicité liée à sa consommation n’a été signalée. Le rendement en huile des graines varie selon l’espèce et le mode d’extraction adopté. Ainsi, pour A. rubrostipa, l’extraction à l’hexane offre le rendement le plus élevé, 19 à 25% contre 4,5% avec la méthode traditionnelle. Pour A. grandidieri, le pressage mécanique à chaud offre un meilleur rendement (45,2%), suivi de l’extraction à l’hexane (44,35%), puis de la méthode traditionnelle (16,76%) et la méthode d’extraction par pilage apparaît le moins rentable (12,12%). Evaluée par la méthode Dpph, l’huile issue des graines d’A.rubrostipa s’est avérée avoir la capacité antioxydante la plus élevée que celle issue d’A. grandidieri. L’analyse sensorielle par la méthode profil flash a montré que l’huile de baobab, comparée aux huiles raffinées, présente une texture légère, a une couleur orange et un goût amer accompagné d’une odeur florale et fumée.
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