Intégration du mécanisme REDD+ – Madagascar a encore un long chemin à faire
La lutte contre la déforestation et la reforestation massive font partie des grandes actions que la République de Madagascar projette dans sa Contribution prévue déterminée nationale (Cpdn) dans la partie mitigation, entre autres l’intégration effective du mécanisme Redd+, Réduction des émissions dues à la Déforestation et à la Dégradation. Il s’agit d’une composante essentielle dans la mesure où les forêts tropicales forment l’un des « puits naturels de la biosphère », à part les océans, en absorbant le dioxyde de carbone pendant la croissance des arbres et en « stockant » le carbone.
Force est néanmoins de constater que Madagascar a encore un long chemin à faire pour la mise en place effective de ce mécanisme, prévue en 2018, malgré des objectifs ambitieux. Lors d’une intervention parallèle à la Cop 21 hier, Mamitiana Andriamanjato du Bureau national Redd+ à Madagascar a déclaré que « le pays est encore au stade de tests de différents projets pilotes depuis 10 ans afin d’identifier les stratégies qui conviennent le plus aux réalités dans la Grande île ».
Jane Alice Razanamiharisoa du Bureau national de coordination du changement climatique a également soulevé le besoin de financements climatique et socioéconomique pour relever les défis nationaux auxquels le ministère de l’environnement fait face dans le cadre de la préparation à la mise en œuvre du mécanisme Redd+. Or, le mécanisme Redd+ consiste à la vente de stocks de carbone. Ni la Convention des Nations Unies sur le changement climatique (Cnucc) ni l’accord de Paris ne prévoient de fonds spécifique pour l’intégration du mécanisme Redd+ dans un pays.
« Dans le cadre du mécanisme Redd+, Madagascar prévoit de restaurer 2 000 000 ha de forêts d’ici 2020, dont 9 millions sont des forêts dégradées. Ceci équivaut à moins 14 millions de tonnes de carbone », explique Mamitiana Andriamanjato. « La zone Est, qui a le plus grand potentiel de stockage de carbone en raison de son humidité, sera la zone d’intervention prioritaire ».
Domoina R.
Climate Tracker Cop 21 Fellow du projet Adopt A Negotiator