Le Fisemare privé de bureau – Les membres crient au scandale
Le syndicat des employés malagasy du Fisemare sort du silence après la démolition « illégale » de son siège à Ankadifotsy : « Nous nous sommes convenus de ne rien communiquer étant donné les diverses menaces et intimidations lancées à notre encontre. Mais aujourd’hui, la situation dépasse l’entendement et nous ne pouvons plus rester sans rien faire », déplore le Secrétaire général du syndicat, Lalao Rasoamananoro. Le 16 novembre dernier, un huissier et quelques ouvriers sont venus au siège du syndicat et ont fait part de la décision de la Cour suprême les autorisant à démolir la maison. L’acte de vente indique qu’un certain opérateur dénommé Rafidison, a acheté le terrain en mars 1999 et pourtant, le document n’est pourtant pas enregistré à la Commune Urbaine d’Antananarivo. Le syndicat a demandé son abrogation auprès du tribunal mais en vain. « Le Fisemare dispose d’une autorisation de construire et d’habiter émanant de la Cua. Par ailleurs, l’acte de vente qu’on nous a montré, n’est nullement légale étant donné que le maire Guy Willy Razanamasy ne l’a pas signé », explique le Secrétaire général du Fisemare.
Compte tenu de cette situation, le syndicat a porté plainte auprès des autorités compétentes. « Nous n’acceptons une telle irrégularité et nous luttons par tous les moyens jusqu’à ce que justice soit faite », poursuit-il. Le Bureau international du travail ainsi que l’association internationale des syndicats de travailleurs en sont informés et ces dernières institutions ont avancé que Madagascar est loin de l’Etat de droit tant vanté par les dirigeants. Par ailleurs, le syndicat a démenti toute allégation sur la suspension de leurs activités. « Arrêter nos activités ne seraient que bénéfiques pour les employeurs mais nous tenons à souligner que notre travail poursuit son cours et nous restons joignable au téléphone en attendant que nous trouverons un siège provisoire », conclut-il. Le syndicat enregistre une trentaine de plaintes tous les mois dont le taux de réussite au niveau de l’inspection de travail s’élève à plus de 50% si les échecs pour celles portées au Tribunal sont rares.
Ralambomamy