Bande d’incapables !
Et on entame ainsi le dernier mois de l’année de la deuxième … année du régime Rajaonarimampianina. Si on jette juste un petit regard sur ces 24 derniers mois, la population dira, sans aucune hésitation, qu’elle a tout vu : de la violation de la Constitution jusqu’ au pire forme de la méchanceté humaine à travers des exactions et des exécutions sommaires. Et ce n’est pas prêt de s’arrêter, apparemment, si l’on se réfère par exemple à l’assassinat d’un jeune paysan de 17 ans dans le district d’Ikalamavony, la semaine dernière. Les auteurs seraient, encore une fois, des éléments des forces armées participant à l’opération « Fahalemana ». La vie humaine n’a plus aucun prix depuis l’avènement de ce régime et dans les grands centres urbains, on vole puis on tue – ou l’inverse aussi est tout à fait vrai – pour 10 000 ariary. Les parents de l’ancien président de la république en savent maintenant quelque chose, ce qui confirme ce que maintes fois, nous avons écrit dans les colonnes de ce journal que les seuls lieux sûrs de tout le territoire restent les palais d’Ambohitsorohitra et d’Iavoloha.
Dans notre édition d’hier, l’insécurité fait de nouveau la « Une » mais si de notre côté aussi, on fait une rétrospective de cette année 2015, il ne s’est passé un numéro sans que ce sujet ne soit évoqué. On attend ainsi et impatiemment de l’Institut national des statistiques des données réelles concernant ce volet qui touche particulièrement la population. Afin de pouvoir réaliser une étude comparative, on peut aussi creuser du côté de la gendarmerie nationale, de la police nationale et de la Justice mais à coup sûr, les deux premières institutions essaieront d’arrondir les angles, notamment pour se faire bien voir par les instances plus hautes qu’elles sont au labour. La montée vertigineuse de l’insécurité résulte effectivement et en partie, de l’inexistence et/ou de l’inefficacité des actions préventives et apparemment, la présence des forces de l’ordre sur les sites stratégiques n’arrive plus à freiner les malfaiteurs dans leur élan. Tout juste si ces membres de forces de l’ordre font partie du décor pour ces bandits, pire des … mobiliers urbains. C’est bien le cas de le dire quand on sait que les voitures des forces de l’ordre ne reçoivent plus leur quota de carburant depuis belle lurette et le chef est obligé de « soutirer » de son maigre salaire la somme d’un autre 10 000 ariary pour l’achat de gas-oil. D’un autre côté, cette faiblesse flagrante des institutions et la mentalité de quémander pour un rien, favorise la corruption d’autant qu’au foyer, on ne comprendra pas pourquoi on est obligé de subvenir soi-même au fonctionnement de son service. Mais pour ne pas retarder les interventions, au cas où elles existent, on a fait le choix de placer ces 4×4 près des grands carrefours mais interdiction formelle de se déplacer sans avoir reçu les ordres au préalable.
Voilà une stratégie moyennement payante dans les grandes villes mais complètement inefficientes en milieu rural ou dans les périphéries des centres urbains, pour la simple raison que l’espace est grand et les recoins nombreux. A coup sûr, ce volet de l’insécurité occupe une très grande place dans le quotidien des malgaches puisqu’elle l’empêche de produire normalement.
Dans le milieu rural, on n’a pas vraiment de problème avec le délestage. Le taux de recouvrement de l’électricité y est très faible, de l’ordre de 4 à 6% seulement. Ce qui n’est pas le cas des grandes villes qui, bizarrement, les industries ainsi que les petites et moyennes entreprises sont implantées au milieu des habitations. La consommation énergétique est ainsi importante d’autant que chaque foyer est une micro-entreprise : épicerie du quartier, salon de coiffure, cybercafé, atelier de soudure et/ou mécanique, gargote en tout genre, boutique, taxiphone, … La demande est ainsi très forte et l’incapacité temporaire de la Jirama entraîne énormément de manque à gagner et en même temps, source de conflit, non seulement au sein de la famille mais aussi au sein de la société en général.
Bref, le délestage est une plaie béante qui, malgré plusieurs interventions médicales, reste très mal soignée. Et dans ce cas, beaucoup se posent la question de la capacité réelle du médecin ou de l’unité qui prend en charge le malade. Evidemment, cela nous rappelle cette série de vaccinations contre la poliomyélite initiée par le ministère de la Santé publique qui en est à sa sixième édition : Plus, on invente de campagne, plus son éradication est incertaine pour la simple raison que tous les parents sont contre cette … « cobayisation » à grande échelle des enfants malgaches.
En somme, rien n’est fait comme il se doit, et pour les observateurs, c’est le résultat, sans aucune contestation possible, de l’idéologie prônée par le président de la République de … « tout raser pour reconstruire » ! Normal si on a maintenant à faire avec une bande d’incapables. Et dire qu’il nous reste encore trois années à avaler.
Jean Luc RAHAGA