Antsiranana – Blackout depuis 5 jours
Le président de la République Hery Rajaonarimampianina avait clairement promis de mettre fin définitivement au délestage sur tout le territoire de Madagascar dans les 6 premiers mois suivant son investiture officielle. Aujourd’hui, après plus de 22 mois passé au pouvoir, le problème de l’électricité est toujours d’actualité et risque encore de durer un bon moment. Dans la capitale, l’équipe dirigeante a essayé de changer la situation avec des installations électriques d’urgence mais les coupures d’électricité agacent toujours la population même si elles ne sont plus aussi fréquentes qu’avant. A ce propos, il faut comprendre que les dirigeants font tout leur possible dans la capitale pour que l’attention y reste. Toutefois, Madagascar est un vaste pays et les problèmes ailleurs qu’à Antananarivo sont tout aussi importants. Si certains se sont plaints des 6 heures de coupures enregistrées le weekend dernier, ils devraient se « réjouir » dans la mesure où d’autres vivent un calvaire plus important. A Antsiranana, la centrale électrique a cessé sa production d’électricité depuis samedi dernier. En d’autres termes, cela va faire 120 heures que les habitants du nord du pays n’ont plus de courant. Autant dire que c’est un retour soudain vers l’âge de pierre. La cause : la fermeture du pont d’Ambilobe qui a interrompu l’approvisionnement en fuel par la Jirama. En clair, c’est le blackout total à Antsiranana depuis 5 jours et l’escalade de contestations serait sérieusement à craindre.
Les dirigeants complètement ailleurs
A l’heure actuelle, l’instabilité règne toujours à Madagascar même si le pays a retrouvé le chemin de la légalité par le biais de l’élection du président de la Quatrième République. De plus, la pauvreté n’a fait que gagner du terrain et la croissance économique reste faible. Par ailleurs, le pays continue de s’endetter même si les moyens nécessaires pour rembourser les prêts ne sont pas encore fiables. Les tenants actuels du pouvoir sont plus que controversés mais continuent de faire marche arrière et d’oublier les problèmes les plus importants, voire les priorités des priorités. Le cas d’Antsiranana est aujourd’hui un réel cas d’urgence mais malheureusement, le pays ne possède pas de vrais dirigeants sachant prendre les bonnes solutions. Le président de la République est à Paris, le Premier ministre n’est pas vraiment au top de sa forme contrairement à ce qu’il veut faire croire, le ministre de l’Energie ne sait réellement que faire et les autres pensent au remaniement ou aux sénatoriales. Ainsi, Antsiranana devra attendre le bon vouloir des dirigeants parce que pour l’instant, ils sont tout simplement occupés ailleurs.
Laza Marovola