Commune Urbaine d’Antananarivo – Les Karana font la loi !
Ces dernières semaines, les opérations de démolition de maisons et/ou de bâtiments ont été monnaie courante et ont toujours impliqué des individus aux gros moyens. A l’heure actuelle, plusieurs dizaines de familles se retrouvent à la rue sans que les responsables étatiques ne fassent quelque chose pour eux, preuve que la population est réellement le dernier des soucis des dirigeants. Dans cette histoire, on notera constamment l’influence d’un Chinois ou d’un Karana qui sont capables de tout pour arriver à leur fin. Hier, ce sont des familles ayant déjà élu domicile sur leur terre depuis 50 ans qui ont été mis à la rue par la force après qu’ils n’aient pas accepté de vendre pour une offre de 300 millions d’ariary. Résultat : un karana a organisé une descente sur terrain entouré des éléments de la police nationale et un haut gradé du commissariat central. Ce dernier était muni d’un document écrit non-officiel invitant les familles concernées à quitter les lieux pour laisser le champ libre aux démolisseurs. Les familles dénoncent l’injustice et appellent à une aide d’urgence des tenants du pouvoir pour rétablir la situation à la normale. Mais aujourd’hui, il faut se rendre à l’évidence que les Karana se croient tout permis à Madagascar et sont même devenus des personnes intouchables compte tenu de leur importance économique et financière.
Corruption en haut lieu
Une affaire de démolition impliquant un Karana est légion dans la Capitale de la Grande Ile tout comme le laisser-faire des dirigeants. En effet, à aucun moment, les personnes au pouvoir ne sont jamais intervenues en faveur de la population si l’adversaire venait à être un Karana. Il s’agit ici de ne pas froisser certains pour que les collaborations pour les intérêts particuliers ne s’arrêtent pas. Il y a donc lieu de souligner que si les Karana agissent comme ils veulent, c’est parce que les responsables ont été suffisamment aveuglé par l’argent pour tolérer leurs agissements et accepter toutes les propositions. Dans un pays pauvre comme Madagascar, la corruption n’est jamais loin et hier, c’est l’appareil judiciaire qui a été pointé du doigt. Plusieurs familles délogées par la force affirment ne pas avoir été reçu par les responsables du tribunal faute de moyens financiers. Ces dernières regrettent que seuls les riches, seuls ceux pouvant payer à gauche et à droite ont la chance d’être reçu et d’obtenir gain de cause au Tribunal. Par ailleurs, les responsables du Commissariat Central sont largement critiqués pour fournir des faux documents au Karana afin de ne pas attendre un jugement officiel du tribunal. A Madagascar, la justice et les forces de l’ordre sont pointées du doigt par la population pour être les branches les plus touchées par la corruption, et cela ne risque pas encore de changer de sitôt.
Laza Marovola