Recherches de justification des moyens
La sortie de crise constitue la seule finalité qui fait l’unanimité. Que ce soit dans l’opinion ou qu’il s’agisse de la classe politique, on entend tout le monde et chacun déclarer sinon une volonté au moins le désir que l’on parvienne à cette fin. Et le plus tôt serait le mieux, décline-t-on en souhait, souhait dont certains déclinent la sincérité chez leurs adversaires. Mais qui parle donc encore de sincérité, l’honnêteté n’a-t-elle jamais obtenue qu’une cote de médiocrité à la bourse des valeurs ? Le déclin en-dessous du niveau zéro n’existe pas ?
Dans la donne actuelle on a l’impression que la seule performance recherchée c’est à qui parviendrait le mieux à tromper et l’autre et tout le monde en même temps.
La sortie de crise focalise les raisons de se justifier de ses actes et initiatives et les élections ne représentent qu’un des moyens pour arriver à cette sortie. Et plus, dans l’absolu d’une démocratie les élections constituent la voie royale à cette fin. Seulement comme les circonstances ont fait que cette démocratie ne sera qu’au moment où les électeurs franchiront le seuil des bureaux de vote et qu’elle est vouée à n’être que simplement représentative dès le lendemain, les concurrents n’ont de préoccupation qu’à mettre en œuvre tous les moyens pour triompher et rafler la mise des élections, la quête anticipée des suffrages par une précampagne n’est qu’un moyen parmi tant d’autres moins avouables.
Ni règle pour encadrer cette période de précampagne, ni starter pour en signifier le début, on pénètre dans une ère nouvelle de non-droit où tous les coups sans être permis se distribuent, ce qui ne doit pas dépayser outre mesure les acteurs politiques, ils ne s’y trouvent pas en terre inconnue. La réconciliation dans ces circonstances ne constituent qu’une chimère, mais faire mine de courir après les chimères constitue un fonds de commerce qu’aiment exploiter avec hypocrisie la plupart des politiciens, alors même qu’ils ne se font plus illusion et savent pertinemment que ça ne fait plus recettes, le public ne se bidonne plus à assister à tous ces spectacles de danse du ventre. Nombreux se couvrent de ridicule mais il ne leur viendrait pas à l’esprit de se couvrir de cendre, l’essentiel étant « pourvu que ça mousse ». Ils ont sans doute raison, s’il fallait qu’ils se préoccupent de ce que le public pense d’eux, ça serait tant anxiogène à haute dose qu’au lieu de vouloir flinguer le rival, ils se flingueraient eux-mêmes. Déjà qu’il arrive, plus souvent que l’on ne le relève, que l’un ou l’autre tire dans ses propres pieds. La perte de crédit des politiciens auprès de l’opinion publique trouve en partie des raisons pour des erreurs de communication, non tant par un déficit, mais à l’inverse par un trop-plein. Beaucoup ne savent pas se taire quand il le faut, et ce « quand il le faut » c’est la plupart du temps car peu ont des choses intéressantes à dire.
Léon Razafitrimo