« Le ministère de l’Agriculture ne peut, à lui seul, subvenir aux besoins dans la lutte antiacridienne. Pour l’année 2013, le budget alloué au ministère de l’Agriculture hors solde et investissement est de 24 milliards d’Ariary alors que les besoins pour la lutte antiacridienne est de 20 milliards d’Ariary ». Ces propos sont de Roland Ravatomanga, ministre de l’Agriculture, lors du lancement du projet d’appui de lutte antiacridienne. Dans ce programme, l’Union européenne a octroyé 250.000 euros à Madagascar. « Ce montant mis à disposition de la FAO provient en totalité du fonds de contre valeur généré par les allocutions de l’Union européenne à travers les programmes d’appui à la sécurité alimentaire » annonce Leonidas Tezapsidis, chef de la délégation de l’Union européenne. La durée du projet est pour un an. « L’objectif de ce projet est de préserver la sécurité alimentaire des populations vulnérables vivant dans les zones affectées par les dégâts acridiens. Il vise le renforcement des capacités nationales en matière de lutte antiacridienne et de protection de l’environnement et de la santé humaine dans le but de protéger et de préserver les cultures et pâturages contre les dégâts d’une invasion acridienne annoncée, préservant ainsi la sécurité alimentaire des populations rurales vulnérables. Le projet permet de financer les activités de renforcement du système de veille acridienne et d’améliorer les capacités des structures nationales en matière de gestion des pesticides. Ce projet permettra également d’évaluer l’impact environnemental des actions de lutte antiacridienne de la saison 2012-2013 en vue de renseigner les institutions nationales impliquées telles que le DPV, CNA, et NE sur les mesures à prendre afin de préserver la santé humaine et animale dans les zones grégarigènes.
« En renforçant les institutions, nous avons opté pour le long terme. Il vaut mieux prévenir que guérir » annonce le chef de la délégation de l’Union européenne avant de poursuivre  que les autorités doivent voir les urgences et s’engager sur une certaine  priorité. « Les bailleurs de fonds seront là pour accompagner afin qu’il y ait plus d’efficacité pour la sécurité alimentaire ».
Mauvaise gouvernance
D’après le représentant de la FAO, Alexandre Huynh, la recrudescence acridienne est constatée à partir de 2009/2010. Les campagnes de lutte antiacridienne n’ont pas abouti d’où la situation actuelle. « Les attaques sont plus que menaçantes ces derniers jours. Madagascar a plus que jamais besoin d’une aide contre ce fléau » annonce Roland Ravatomanga, ministre de l’Agriculture qui s’engage à la mise en place de la bonne gouvernance dans la lutte antiacridienne. « Les bailleurs ont déjà annoncé leurs intentions de nous aider, mais nous devons donner un signal fort sur la bonne gestion et gouvernance » déclare le ministre. Afin de mettre la lutte sur les rails, le ministère a fait sortir à moins d’un mois le décret de réaménagement du CNA. « Nous devons mettre en place une gouvernance sans faille. L’objectif est d’avoir une réémission normale en fin 2014 » dixit Roland Ravatomanga. D’après le directeur du CNA, René John Walson, les besoins pour la lutte antiacridienne est de 10 millions de dollars d’après les estimations de la FAO, FIDA pour 3 ans. La surface infestée pour 2012 est de 850.000 ha ; l’objectif est de ramener cette surface à 250.000 ha pour cette prochaine campagne et de 50.000 à 60.000 ha annoncé comme réémission normale en 2014. Les actions d’urgence consistent à éliminer les larves dans les Régions de Vakinankaratra, Menabe, Bongolava et Itasy.