Tout le monde a forcément remarqué que les actes de banditisme se sont multipliés depuis le début du dernier trimestre. Comme chaque année, l’insécurité gagne du terrain à l’approche des fêtes et 2015 n’y fera pas exception. Déjà tout au long de l’année, les actions de lutte contre l’insécurité menées par les responsables étatiques ont été inefficaces, tout comme les opérations contre le phénomène dahalo. L’opération Fahalemana est la dernière en date et il y a lieu de souligner ici que ces résultats n’ont pas été et ne sont pas réellement convaincants. Au contraire, l’opinion publique et certains observateurs de la vie publique sont d’avis que cette opération a donné encore plus d’importance au phénomène dahalo et au vol de zébus. A l’heure actuelle, le nord, le sud, l’est et l’ouest de Madagascar sont concernés par le regain de puissance de l’insécurité mais l’Etat ne prend pas les mesures adéquates pour y faire face. Au lieu de cela, les militaires envoyées sur le terrain pour lutter contre le fléau sèment encore plus la terreur chez les populations. De sources avisées, ces hommes en treillis possèderaient une liste noire des « patron’omby » catalogués comme des dahalo, et deviennent ainsi des cibles privilégiées. Les Antandroy sont principalement visés dans la mesure où ils représentent la majorité des grands fournisseurs de zébus. Dans cette opération Fahalemena, les militaires se serviraient donc de leur pouvoir pour racketter les riches et non, pour lutter contre l’insécurité. C’est la raison pour laquelle les militaires, mais également les autres forces de l’ordre, sont mal vus par la population. Pour cause, ils ne savent communiquer qu’avec leurs armes à feu. Et gare aux balles perdues !

L’Etat reste bras croisés

Actuellement à Tsiroanimandidy, une liste noire comportant les identités de 200 « patron’omby » serait entre les mains des militaires censés rétablir l’ordre et la sécurité. Ces 200 individus sont les principales cibles des hommes en treillis qui n’hésitent pas à ratisser le terrain pour trouver, faire craquer et surtout faire payer leur proies, ou plutôt leurs victimes. Atsimo, Anosy, Androy, Antsinanana, Avaratra, Atsimo Andrefana, Melaky ou Bogonlava, les militaires ont fait parler d’eux à quatre coins de la Grande Ile et les dirigeants du pays ne peuvent pas ne pas être au courant. A l’heure actuelle, on peut se permettre de souligner que la première mission des militaires envoyés pour les opérations Fahalemana ne concerne pas réellement la lutte contre le phénomène dahalo. Au contraire, ces derniers éviteraient même les dahalo le plus possible pour pouvoir opérer en toute tranquillité. Cependant, ni la présidence de la République, ni la Primature, ni les membres du gouvernement, ni les hauts gradés des forces armées ne prennent des décisions strictes et sévères pour arrêter ce racket légalisé. Au contraire, ils laissent passer et il faut également reconnaître qu’ils sont tous occupés à penser comment dépenser tout leur fric à noël et au réveillon pour que le Sénat devienne le plus bleu possible.

Laza Marovola