Précampagne – Propice aux tensions politiques
A quelques mois du 8 mai 2013, les principales personnalités devant participer aux prochaines élections présidentielles font preuve d’activités politiques plus soutenues que d’habitude. Certaines sources affirment même que les manœuvres électoralistes ont déjà débuté et que les candidats, déclarés ou potentiels, ont déjà commencé leur chasse aux électeurs. Pourtant, le processus de sortie de crise est loin d’être assuré et son succès loin d’être garanti. Certains observateurs estiment même que les activités de précampagne peuvent hypothéquer toutes initiatives visant à sortir le pays de la crise dans la mesure où elles constituent un risque non négligeable dans le processus de mise en place d’un contexte favorable aux élections.
En effet, ces derniers temps, les hommes politiques, notamment ceux qui ont une ambition présidentielle, ont déjà commencé leur tournée dans les régions. Les principales candidats comme Roland Ratsiraka, Patrick Raharimanana ou encore Monja Roindefo ne manquent aucune occasion pour marquer leur existence sur l’échiquier politique national. On comprend pourquoi tous événements ne manquent pas de devenir objets de polémiques. L’exemple le plus récent a trait aux interprétations sur l’opération « Tandroka » destinée à traquer les hors-la-loi sous les ordres de Remenabila. L’objectif est sans doute de se différencier des autres candidats afin de marquer les esprits. Ainsi quand Pierrot Rajaonarivelo multiplie les déplacements à l’extérieur pour se doter d’une carrure d’homme d’Etat de stature internationale, Patrick Raharimanana joue les victimes et promet des poursuites contre la Commune urbaine d’Antananarivo après l’annulation de l’événement qu’il a voulu organiser dimanche dernier dans la capitale. Quant à Monja Roindefo, la stratégie de précampagne semble simple : se démarquer d’Andry Rajoelina en essayant de lui faire endosser toutes les faiblesses de la transition et en capitalisant les acquis.
Divisions internes
Par ailleurs, au fur et à mesure que la période électorale avance, les alliances d’hier commencent à voler en éclats. Les partisans de la première heure du Président de la Transition ont eu le temps de se scinder en des multiples groupuscules dont la plupart n’ont aucune base populaire. Quant aux partisans de Marc Ravalomanana, leur division devient un cas d’école que d’autres entités politiques, comme celles soutenant Didier Ratsiraka et Albert Zafy, ont imité. Il en résulte des tensions au sein des diverses formations politiques.
Vu sous ces angles, force est de constater que les activités de précampagne sont largement contre la mise en place d’un contexte sociopolitique apaisé. Pourtant, celui-ci est indispensable pour que le pays puisse réellement organiser des élections libres et transparentes. C’est la raison pour laquelle on estime que l’absence d’une législation claire sur la précampagne constitue un frein à la bonne marche du processus de sortie de crise.
L. Denis Alexandre