Série de kidnappings – Organisée par une même équipe !
Et plutôt commandée par un même réseau. Beaucoup ont constaté que le mode opératoire ne diffère pas, ce qui pourrait faire penser que les exécutants aussi sont les mêmes. Pire, personne ne connaît la suite des événements après que la victime retrouve la liberté. Cette vague de kidnapping coïncide bizarrement avec la tenue prochaine des élections sénatoriales.
Certains observateurs estiment que tout n’est que l’œuvre d’un même et unique réseau et le commanditaire ne serait autre qu’une haute personnalité qui se trouve dans la plus haute sphère de l’Etat. Selon certaines sources, cette dernière aurait effectué un déplacement à l’extérieur du pays avec une très grosse somme d’argent et la Justice de ce pays vient d’ouvrir une enquête à ce sujet.
Rappelons que depuis le début du mois de novembre dernier, le kidnapping a connu un regain d’activité hors norme et si auparavant, il s’est déroulé uniquement dans la Capitale du pays mais aussi la capitale économique, d’autres lieux sont touchés dont la Capitale de la vanille et du bois de rose. Une conclusion sort de l’évidence : il s’agit d’un règlement de compte entre mafioso de ce trafic d’autant que les deux adolescents kidnappés à Toamasina sont bel et bien les enfants d’un … opérateur de cette filière. Pour ce cas précis, la rançon exigée par les ravisseurs a fait hérisser les cheveux sur la tête : 4 millions d’euros, soit de très gros paquet d’argent et même si la famille de ces jeunes a fermement négocié, on sait qu’un certain seuil ne sera jamais franchi dans ce genre d’affaires.
De quoi voir venir
D’un autre côté, tous les séquestrés de ces derniers temps possèdent presque tous la nationalité française, d’où l’implication de la France dans la recherche. Et justement, les investigations menées par les limiers français font état d’un mode opératoire presque identique, ce qui pourrait indiquer qu’il s’agit des mêmes exécutants, que ce soit pour Toamasina, Sambava ou encore Antananarivo.
L’autre coïncidence est la tenue prochaine des élections sénatoriales qui nécessitent aussi un fonds conséquent. Il s’agit de s’adresser à quelque 12 500 grands électeurs qui prendront part au vote et ce, pour s’assurer d’une stabilité, non seulement pour la nouvelle institution mais aussi pour le régime toute entier. Bref, il faut avoir sous les mains de quoi tenir. Mais aussi de quoi voir venir puisqu’il est toujours préférable de se débarrasser d’une autre institution qui n’a toujours été que source de problèmes dont notamment la motion de déchéance du mois de juin dernier.
Pour ce qui est suite judiciaire de ces affaires de kidnapping, personne n’en a eu vent jusqu’ici. D’où l’autre conclusion des observateurs politiques que des mains « très haut placés » veillent particulièrement à ce que rien ne déborde, ni aux médias, et surtout pas du côté de la Justice.
Luc Matthieu