Coi-Cop 21 – Signature de la déclaration Ue-Coi : les îles premières victimes
Le Secrétaire général de la Commission de l’Océan Indien (Coi), Jean Claude de l’Estrac, s’est rendu à Paris les 7 et 8 décembre derniers pour la Cop21.
Le 7 décembre, au Pavillon Lima-Paris, Jean Claude de l’Estrac a signé la Déclaration commune Coi-Union européenne sur le climat avec Neven Mimica, Commissaire européen au Développement. Cette déclaration, proposée par le Secrétariat général de la Coi et la Délégation de l’Union européenne à Maurice, a été adoptée par le Conseil de la Coi en mai dernier à Antananarivo. La Coi et l’Ue y reconnaissent « la très faible contribution des activités humaines dans les pays membres de la Commission de l’Océan Indien à l’accroissement mondial des gaz à effet de serre ». Surtout, les signataires
« conviennent d’un traitement différencié pour les Petits Etats insulaires en développement », notamment pour un accès facilité aux nouvelles sources de financement comme le Fonds vert des Nations unies pour le Climat. Pour Jean Claude de l’Estrac,
« les îles sont les premières victimes des dérèglements climatiques mais elles cherchent à apporter des solutions, notamment à travers la Coi. Notre déclaration commune montre bien que la Coi et l’Ue préfèrent justement l’action à la fatalité ».
Au Pavillon France, Jean Claude de l’Estrac était l’un des intervenants à un événement de haut niveau organisé par l’Union internationale pour la conservation de la nature (Iucn). A cette occasion, Jean Claude de l’Estrac a fait une intervention remarquée : « le potentiel africain en matière d’énergies renouvelables est tout autant sur le continent que sur les océans qui l’entourent, en particulier dans le sud-ouest de l’océan Indien. Bien que petites, à l’exception de la Grande île, Madagascar, nos îles de l’Indianocéanie disposent de 5,5 millions de km2 de zones économiques exclusives. Une large part de notre potentiel de production d’énergie et d’autonomie énergétique dans les années à venir s’y trouve. L’énergie des vagues, l’énergie éolienne offshore, la climatisation à l’eau naturellement froide, tout cela est possible et ce sont des projets qui sont déjà en cours dans la plupart de nos pays. Il y a toutefois un écart entre les financements disponibles et les besoins malgré les annonces récentes (une enveloppe de 10 milliards d’euros a été annoncée à la Cop21 pour le développement des énergies renouvelables en Afrique, ndlr). En voici un exemple : grâce au soutien de l’Union européenne, notre principal partenaire, nos pays du sud-ouest de l’Océan Indien sont impliqués dans un projet de production d’énergie renouvelable. Un appel à propositions a été lancé dans les 5 îles et nous avons reçu 152 propositions. Ce sont des projets précis et concrets, de grosses, petites et moyennes entreprises, des Etats, de la société civile, des collectivités locales. Le montant total de ces projets s’élève à 42 millions d’euros. Or, la somme allouée par notre partenaire dans le cadre du projet Coi-Energies est de 5 millions d’euros. Il est donc clair que pendant les prochaines cinq années, si nous n’arrivons pas à mobiliser beaucoup plus que ce qui a été prévu, nous n’arriverons pas à apporter une contribution significative, visible, dans ce vaste chantier de production énergétique. Nos pays de l’Indianocéanie sont solidaires du mouvement mondial pour le climat, ils sont prêts à assumer une part de responsabilité et à prendre des actions même si, je le rappelle, l’ensemble des îles en développement ont contribué de manière insignifiante au réchauffement avec seulement 0,03% des émissions de gaz à effet de serre. Bien que nous soyons parmi les premières victimes, nous sommes prêts à agir concrètement pour le climat. Pour cela, nous avons besoin du soutien de la communauté internationale, des partenaires au développement pour apporter notre contribution ».
Recueillis par FR