Démolition à Ambohimanarina – Un noël dans les rues pour les victimes
Les 8 familles qui ont vu leurs maisons se faire … démolir, vont passer les fêtes dans les rues. Jusqu’au moment où nous mettons sous presse, les individus arrêtés sur les lieux n’ont pas encore été relâchés alors que les 48h sont déjà écoulées. Passeront-ils donc au Parquet ce jour ? A deux semaines de noël, lesdites familles ont eu la malchance d’être victimes d’abus. Mardi vers 6 heures du matin, des éléments des forces de l’ordre en compagnie d’un huissier sont venus à Anosivavaka Ambohimanarina pour détruire 6 maisons qui auraient été construites illégalement. Selon les victimes, ceux qui se disent être propriétaires du terrain ont envoyé leur représentant le 1er décembre dernier en faisant part d’une lettre d’avertissement. « Nous nous sommes rendus au tribunal pour déposer une opposition à cette lettre mais le huissier nous fait part aujourd’hui que notre demande n’a plus sa raison d’être », expliquent les victimes. Pour rappel des faits, ces derniers se mettaient à crier après les agents et une foule s’est vite formée. Pour les disperser les forces de l’ordre ont lancé des poudres lacrymogènes. Huit pères de familles ont tenté d’empêcher la démolition mais ils ne pouvaient rien faire devant des agents armés. Ils ont été, ensuite, accusés de violation de propriété privée et ont été arrêtés.
Les familles ont occupé le terrain depuis plus de 50 ans et se disent en possession des papiers légaux qui font d’eux les propriétaires. Mais ces papiers n’avaient aucune valeur aux yeux de l’huissier et des forces de l’ordre. « Ils nous a fallu des années d’économies pour bâtir ces maisons mais apparemment, cela n’a aucune importance pour certains individus. Nos enfants ont été témoins de ce désastre et ce le pire c’est de nous priver de foyer à quelques jours de noël. C’est notre pire cauchemar et il est désolant que les dirigeants, pour qui nous avons votés, ne parviennent même pas à défendre les biens de la population. Au contraire, ils soutiennent les étrangers qui veulent accaparer tous nos biens », poursuivent les victimes. Des dizaines de familles vont en effet renforcer le rang des sans abris.
Ralambomamy et Vahatra Ny Aina