La population tamatavienne en a marre de la manipulation du parti au pouvoir menée à travers la grève des employés de la CuT et entend défendre son choix d’avoir fait élire Elysée Ratsiraka en tant que Maire de la Capitale de l’Est. Un  affrontement  a eu lieu hier mais tous s’accordent à dire que le régime joue avec le feu puisqu’on est plus que jamais prêt de la … guerre civile !

 Les tentatives de déstabilisation dans la ville du Port ont pris une tournure plus importante qui pourrait avoir un impact sur la place du maire actuel, Elysée Ratsiraka élu sous la bannière orange du parti Mapar. Depuis qu’il est entré en fonction, le maire de la ville fait face à la grogne des employés de la Commune urbaine concernant le retard dans le paiement de quatre mois de salaire. Même si le nouveau maire n’est certes pas à l’origine de ce problème, celui-ci a tout de même promis de commencer à payer les salaires lorsque sa nouvelle gestion de la commune sera rentable. Les employés ont refusé cette solution, une raison ayant motivé leur mouvement et manifestation actuel. Hier, un revirement sérieux de la situation a pu être constaté. Les employés grévistes de la Commune urbaine de Toamasina se sont en effet confrontés à un groupe de la population ayant soutenu Elysée Ratsiraka lors des dernières communales. Cette situation n’a pas tardé à dégénérer et on compte, jusqu’à l’heure actuelle, plus d’une dizaine de blessés. Les grévistes et les simples citoyens n’ont pas hésité à passer au poing pour se faire entendre, preuve que sous le régime actuel, le mot d’ordre est « diviser pour régner ». Même si le calme est revenu en début de soirée, il est incontestable que le problème n’a fait qu’empirer.

Vers un soulèvement général

Hier, les personnes venues soutenir le maire contre la grève des employés de la Commune urbaine de Toamasina ont réitéré qu’Elysée Ratsiraka est un élu du peuple et ne peut donc être destitué que suite à la contestation du peuple qui l’a élu. En clair, le mouvement des grévistes de la Commune urbaine n’est autre qu’une manœuvre de déstabilisation au profit du régime et du parti d’Etat. Cette théorie est même sérieusement fondée si l’on tient compte de l’absence des forces de l’ordre hier lors des affrontements. En effet, aucune intervention n’a été constatée pour mettre un terme au combat de la population de Toamasina. Cela signifie tout simplement qu’on a voulu que la population se heurte pour que la situation dégénère. L’empreinte des hauts dirigeants dans cette situation n’est pas à écarter parce qu’il s’agit ici de contrôler une grande ville dont les rênes ont été perdues lors des dernières communales du 31 juillet. Cependant, tout ne se passe pas comme prévu et le heurt entre les partisans du maire et les employés voulant soi-disant faire valoir leur droit risque tout simplement de mettre le feu aux poudres. Aujourd’hui, la situation à Toamasina est imprévisible mais l’escalade de la violence serait fortement à craindre.

J.L.R – Laza Marovola