Plus d’espoir !
A l’heure actuelle, le président de la République a réussi à rester en place malgré les critiques virulentes et les pronostics de certains dans les deux premiers trimestres de l’année 2014. En effet, quelques mois à peine après son investiture, la place du chef de l’Etat n’a cessé de trembler et les motions de censure et de déchéance ne peuvent en être que les preuves concrètes. Contre vents et marées, le numéro un malgache est en passe d’aller au terme de sa deuxième année de mandat présidentiel et se projette même déjà de rester le numéro un jusqu’en 2023. Ce schéma n’a échappé à personne et l’organisation et la tenue à la va-vite des élections sénatoriales corroborent d’ailleurs cette volonté présidentielle. Le parti d’Etat et donc le régime a pour objectif d’avoir la mainmise sur le futur Sénat pour que toutes ses volontés se réalisent. En règle générale, il faut se préparer à l’avance que ce soit le cas d’ici le premier trimestre 2016 parce que c’est toujours le parti d’Etat qui enregistre une victoire importante lors de n’importe quelle élection. Maintenant, il faut donc sérieusement se poser les vraies questions par rapport à l’avenir du pays si le président de la République actuel reste au pouvoir jusqu’en 2023. A titre d’information, en seulement deux ans, le candidat numéro trois est entré dans le livre des records en empirant la situation de Madagascar comme quiconque ne l’avait fait. Aujourd’hui, la pauvreté touche 95% de la population et les chiffres ne cessent de progresser. Plus de 90% de la population n’ont de choix que de choisir le secteur informel. Le pouvoir d’achat est constamment à la baisse tandis que le coût de la vie est en perpétuelle hausse. La croissance économique de 3,2% n’est pas plus importante que le taux de la croissance démographique, une des raisons pour lesquelles la Grande île est sérieusement en retard par rapport au développement. En parallèle, les tenants du pouvoir continuent de s’endetter auprès des partenaires financiers et bailleurs de fonds alors que le pays a vraiment du mal à rembourser ses emprunts. Cerise sur le gâteau, les tenants du pouvoir n’utilisent pas cet argent comme convenu mais essayent plutôt d’élaborer un stratagème pour essayer d’en détourner le plus sur les propres comptes bancaires. A ce titre, le régime actuel a été récemment pointé du doigt par une institution financière internationale par rapport à l’important manque de dépense dans le volet social. C’est à cause de ce manque palpable de sérieux, voire de volonté politique, que le délestage est encore aujourd’hui une réalité pour la majorité des usagers de la Jirama. Pour ne citer que la promesse de fin définitive du problème de délestage, il faut aujourd’hui accepter le fait que le président de la République a fait tout le contraire de ses nombreuses promesses électorales. Mais on ne peut pas entièrement le blâmer dans la mesure où il n’était pas réellement préparé à devenir le premier président de la quatrième République de Madagascar du jour au lendemain. Il a tout appris sur le tas et c’est même la raison pour laquelle il s’est entouré à tort et à travers de personnes qui défrayent aujourd’hui la chronique et l’opinion publique. Ainsi, il reste encore une solution pour le chef de l’Etat afin de renverser la tendance. En effet, comme beaucoup l’ont déjà souligné, le président de la République devrait tout simplement faire le ménage dans son entourage s’il pense sérieusement à rester au pouvoir jusqu’en 2023. S’il prend des décisions et des mesures strictes pour avoir le soutien de la population, la Grande île n’est pas encore perdue et peut même garder espoir. Toutefois, force est de constater que le président actuel de la République de Madagascar n’a pas le cran, le charisme et l’autorité d’un vrai chef d’Etat soucieux de l’intérêt général de la nation et de la population. Il se pourrait donc qu’il n’y aura finalement plus d’espoir à ce que le régime actuel puisse enclencher concrètement le développement et la relance économique du pays. Ainsi, la majorité de la population serait vouée à la pauvreté, quoiqu’elle ait encore et toujours le droit de décider de son avenir. Ainsi, quand le peuple sentira qu’il est temps d’exercer concrètement sa souveraineté, les tenants du pouvoir auront peu d’espoir de rester indemnes s’ils ne partent pas en exil au bon moment.
Laza Marovola