LFI 2016 – Croissance estimée à la baisse
Madagascar est encore loin, très loin de sortir de la pauvreté. Au contraire, ce fléau a gagné du terrain en l’espace de deux ans pour passer de 92 à 95% de la population vivant avec moins de 2 dollars par jour. Par ailleurs, la relance économique n’est pas au rendez-vous pour diverses raisons, dont des détournements de fonds à divers échelons et des dépenses non ciblées. Il est donc tout à fait normal que la croissance économique ne puisse pas pallier le problème majeur de la Grande île. Dans le Plan national de développement, les dirigeants ont misé sur une croissance de 5% pour cette année en cours mais aujourd’hui, on est loin des estimations avec un faible taux de 3,2%. En gros, elle est à peine supérieure à la croissance démographique et ne peut donc pas diminuer la pauvreté générale. L’avenir risque d’être encore plus sombre dans la mesure où les chiffres pour 2016 ont été revus à la baisse. Si le PND table sur 7%, la Loi de finances a estimé que la croissance économique atteindra à peine plus de 4%. Force est donc de constater d’avance que la lutte contre la pauvreté n’aura encore aucun impact sur la population. Par ailleurs, si les dirigeants ont l’habitude de ne pas atteindre leurs objectifs, on ne peut s’attendre qu’au même résultat qu’aujourd’hui.
Aucun impact sur la population
Jusqu’à l’heure, personne ne comprend pas comment la présidence de la République a pu bénéficier d’un budget de plus de 100 milliards d’ariary pour l’exercice 2016 quand la primature reçoit déjà 76 milliards d’ariary. Un régime budgétivore, c’est le son qui sort des lèvres de la majorité des citoyens mis au courant de ce partage ou répartition inégale des richesses. C’est autant d’argent qu’un citoyen lambda ne pourra économiser dans la chienne de vie. La conception de la lutte contre la pauvreté n’est vraisemblablement pas la même pour tout le monde. Quand tout le monde se serre la ceinture, les tenants du pouvoir mènent une vie de roi sans plus se soucier ni de l’avenir du peuple ni celui du pays. Ils usent de leur pouvoir pour s’assurer de ne jamais être pauvre tandis que la population essaye tant bien que mal de penser à son avenir. Tant que les dirigeants ne montreront pas l’exemple, cela signifiera que la volonté politique réelle pour lutter contre la pauvreté n’existe pas. Ainsi, tous les Malagasy ne doivent pas attendre les dirigeants pour les sortir de la pauvreté puisqu’on ne peut réellement compter que sur soi-même.
Laza Marovola