Vers la moitié du mois d’août dernier, l’opération militaire Fahalemana a été lancée par le régime pour restaurer l’autorité de l’Etat et enrayer le phénomène de vol de bovidés par les dahalo. Elle a initialement commencé dans la région sud de la Grande île pour ensuite se répandre dans le centre ouest ou même dans le nord de la capitale. Mais au final, cette opération a été plus le fruit de plusieurs polémiques et accusations envers les forces de l’ordre engagées pour aller au combat qu’autre chose. Bavures, exécutions sommaires, braquages, prises d’otages, vols, razzias et même destructions, les individus censés rétablir l’autorité de l’Etat ont tout fait sauf lutter contre les dahalo et empêcher les vols de zébus. Cette opération Fahalemana a officiellement pris fin hier, dimanche, et la majorité de la population est d’avis qu’elle a été un fiasco total pour la simple raison que les dahalo continueront de voler des zébus et de piller des villages jusqu’à leur mort. Qu’on le sache, tous les dahalo n’ont pas été capturés ou tués et quand des centaines d’hommes en treillis ont été obligés par leur supérieur de rester dans le sud, notamment à Ankazoabo et ses alentours, il y a une raison. Ainsi, quand les responsables militaires annoncent la fin de l’opération Fahalemana, cela ne signifie pas que la lutte contre le phénomène dahalo est également terminée.

Congé annuel des militaires

Après quatre mois d’opération sur le terrain, les militaires ont été plus critiqués que remerciés. En effet, partout où ils sont passés, ils ont semé la terreur pour la simple raison que le son d’une arme automatique est le seul dialogue qu’ils connaissent et maîtrisent. Aujourd’hui, l’opération Fahalemana a officiellement pris fin bien que des mesures spéciales aient été prises pour les zones constamment dangereuses. Tous les gradés sont rentrés pour les fêtes en laissant les petits bleus du bataillon seuls sur le terrain tout en sachant que la lutte contre les dahalo n’est réellement pas finie. En effet, chaque année et à une certaine période plus ou moins définie, le pays est mouvementé par la recrudescence des vols de zébus par les dahalo. Mais comme chaque année, on arrête une opération qui a, à peine, commencé pour en lancer une autre l’année prochaine lorsque les conditions sur le terrain sont remplies. Pour ainsi dire, c’est comme si le plus grand du corps armé avait tout simplement pris un congé pour attendre la prochaine saison de chasse.

Laza Marovola