On entamera d’ici un mois la troisième année du mandat de l’actuel président de la République mais le quotidien des malgaches va de mal en pis. Aucune des promesses électorales de Hery Rajaonarimampianina n’a été tenue, ni réalisée jusqu’ici dont par exemple, la fin du délestage, la création d’emploi, et entre autres le coup d’arrêt final au trafic du bois de rose. Sur ce dernier point, l’exportation illicite est au … galop et pire, les autorités la cautionnent si on se réfère au cas des 30 000 rondins saisis à Singapour !

Depuis que Hery Rajaonarimampianina a officiellement été investi président de la République de Madagascar, les observateurs nationaux et internationaux ont tous remarqué que le trafic des bois précieux notamment celui du bois de rose s’est intensifié. Pourtant, les tenants du pouvoir n’ont eu de cesse de rabâcher à  la population  l’application de la politique de Tolérance Zéro et la fin de l’impunité. Les promesses sont définitivement des promesses et quand les trafiquants chinois du Min Tai Leng ont été offerts sur un plateau d’argent, les autorités responsables n’ont pas levé le petit doigt et même les ont laissés partir. Récemment, des émissaires hauts gradés de Mahazoarivo ont confisqué des centaines de rondins de bois de rose dans la Région Sava pour les envoyer au port de Toamasina pour exportation illicite. Par ailleurs, l’identité des présumés gros bonnets de ce trafic est déjà connue des tenants du pouvoir mais c’est comme si on laissait tout simplement faire. Mais pour nous embrouiller un peu plus, les dirigeants se focaliseront sur la mise en place d’un tribunal spécial chargé de juger les délits reliés au trafic du bois précieux. Si les Etats-Unis ont hâte de voir les résultats, la population l’est aussi. De toute façon, les responsables étatiques actuels ont intérêt à pondre quelque chose de concret pour éviter la manifestation de la colère de la population, gavée par des fausses promesses et des belles paroles.

De la poudre aux yeux

Faut-il réellement et nécessairement attendre la mise en place d’un tribunal spécial chargé de juger les délits reliés au trafic de bois de rose pour lutter contre ce trafic illégal qui dilapide entièrement la forêt malgache ? Une fois encore, il est question d’une volonté politique réelle devant motiver les premiers responsables de la nation mais qui est totalement absente.

Si des trafiquants continuent d’exporter illégalement du bois de rose ou du bois d’ébène de Madagascar, il n’y a qu’une explication : les autorités sont incapables de lutter contre ce fléau parce qu’elles font entièrement partie de ce système. Autrement dit, elles ont tout simplement reçu des petits cadeaux pour faciliter la tâche des trafiquants. La lutte contre la corruption va donc de pair avec celle contre le trafic du bois de rose mais il faut reconnaître que les personnes chargées de coordonner ces luttes restent les bras croisés quand il s’agit d’un tel ou un tel au pouvoir. Ici encore, même si la Loi Beboarimisa 013/15 du 20 mai 2015 votée à l’Assemblée nationale portant jugement des affaires de l’exploitation ou de l’exportation illicite de bois précieux, cela ne reste que de la poudre aux yeux de la population mais aussi de la communauté internationale. Si plusieurs individus attendent depuis longtemps leur jugement derrière les barreaux, il devrait en être de même pour tous les trafiquants connus des dirigeants, mais aussi de la population et des organes de lutte.

J.L.R – Laza Marovola