Depuis le début du mois d’octobre dernier, le syndicat des employés du service des douanes avait fermement affirmé leur opposition à l’introduction d’une nouvelle entreprise privée au sein de la structure actuelle pour un soi disant contrôle à postériori. Andrianavalona Herizo, président de ce syndicat a, à maintes reprises, invité les responsables étatiques au dialogue mais sans résultat.

A titre de précision, les employés des douanes revendiquent la suspension et même l’annulation totale de l’appel d’offre y afférent et du projet d’introduction d’une compagnie privée aux services des douanes. Les rencontres entre les responsables au sein du ministère des Finances et du budget, de la Primature et même de la Présidence ont toutes été stériles, et aucun d’eux n’a daigné faire un pas vers les douaniers pour trouver un terrain d’entente. Ainsi, ces derniers ne peuvent plus retenir leur colère et ont annoncé hier la tenue d’une grève générale ce mercredi 23 décembre sur tout le territoire malgache. Le président du syndicat a précisé qu’aucun service minimum ne sera assuré et que tous les usagers des douanes devront prendre leur précaution. A l’heure actuelle, on ne peut qu’en arriver au fait que les dirigeants de ce pays ont totalement fait la sourde oreille par rapport aux demandes et réels besoins des employés des services des douanes.

Sacré coup pour le pays

Au tout début de cette affaire au mois d’octobre dernier, Andrianavalona Herizo avait déjà indiqué que le maximum sera fait pour éviter une grève afin de ne pas paralyser le pays. « Si le service des douanes venait à être bloqué par un mouvement de revendication, c’est tout le pays qui en pâtira ». Le président du syndicat avait déjà prévenu mais face à l’inertie des dirigeants après un ultimatum de 48 heures, il n’a plus eu d’autre choix que de déclarer la tenue d’une grève, presque malgré lui. Selon les chiffres officiels des services des douanes relatifs aux recettes douanières, une journée sans travail équivaudrait à une perte de près de 20 milliards d’anciens francs pour l’Etat malgache.

A vrai dire, après les nombreux emprunts et autres promesses de prêts, les dirigeants actuels pensent tout simplement pouvoir se passer d’une telle somme d’argent. Toutefois, ils ne pourront pas rester indéfiniment les bras croisés pour la simple raison que s’ils ne prennent pas de décisions concrètes dans les plus brefs délais, ils seront débordés par des problèmes plus graves. Si le président du syndicat des employés des douanes a affirmé que la tenue de la grève de demain servira à mettre la pression sur les tenants du pouvoir, reste à voir qui sera les premiers à craquer.

Laza Marovola